Chevalier à la rescousse d'une... d'un dragon en détresse ? - Ena

Chevalier à la rescousse d'une... d'un dragon en détresse ?

Edwin galopait librement à dos de cheval, cheveux dans le vent, comme dans tous ces récits épiques relatant les faits glorieux des chevaliers de la table ronde… Il commençait lui-même à inspirer quelques de ces récits, ce qui était loin de le mécontenter. Il espérait que sa mère avait eu vent des quelques dernières réussites du Chevalier des Fées, et pense à lui avec fierté. Ils communiquaient régulièrement lorsque Caelia utilisait sa magie pour joindre Edwin, mais ils ne s’étaient pas vu, en chair et en os, depuis de trop longues années…

…Parfois, Brocéliande lui manquait. Souvent, même. Même s’il aimait Camelot de tout son cœur, Brocéliande gardait la première place. Il était mélancolique de la magie qui coulait dans chaque racine, chaque goutte de sève, chaque source pure, chaque rocher… Se rendre à Avalon était pour lui un moyen de se ressourcer, en se plongeant dans l’aura fantastique de l’île merveilleuse. A chaque fois qu’il passait près d’Avalon, si le temps était de son côté et que cela n’interférait pas avec ses quêtes, il devait s’y rendre. Edwin était incapable de résister au chant de sirène de l’île qui avait vu grandir Lancelot, et qui abritait la grande Viviane.

En parlant de chant... Non, de cri ! Une secousse au sein des forces magiques, qu’Edwin pouvait soudain sentir jusqu’à dans sa chair, si puissante qu'elle manque de le faire tomber (le comble, pour un chevalier). Il arrête sa monture un peu brusquement, s’excusant aussitôt d’une caresse à l’encolure et d’une vague aimante qu’il transfère au puissant étalon de guerre. Cela faisait un moment, plus il se rapprochait d’Avalon, qu’il sentait que quelque chose était anormal. Une puissance magique incroyable, qui ne pouvait appartenir qu’à quelques rares être magiques, pour qu’il la sente d’aussi loin. Une magie fluctuante, tremblotante comme la flamme d’une bougie, à cause de la douleur. Edwin était lui-même un être magique, même si son armure et son épée ne lui en donnaient pas l’air. Et s’il n’était pas le plus puissant, son pouvoir d’empathie avec les animaux et créatures était acéré. Il reconnaîtrait un dragon n’importe ou !
Un dragon blessé, encore plus.

Incapable de résister à l'appel à l'aide inconscient, il s'empresse de talonner son cheval pour arriver plus vite. Edwin n'avait jamais su refuser d'accepter de donner de l'aide. Etre prévenant, serviable, c'était dans sa nature, même si souvent accompagné de son humeur farceur pas du goût de tout le monde. Un dragon pouvait être très dangereux, mais s'il pouvait l'aider il ne craignait pas de mettre sa vie en jeu. Il était censé être un brave chevalier après tout !
Le problème était qu'un dragon avait récemment attaqué le roi Arthur... Qui avait réussi à le blesser avant qu'il ne prenne la fuite... Edwin ne ralentit pas mais, son instinct premier, qui est de venir en aide, ne peut pas être suivi aveuglément... Ce dragon était sans le moindre doute le nouvel ennemi numéro un de Camelot, et y aller seul n'était que folie... Mais la patience n'est pas son fort et Edwin à besoin de le voir de ses propres yeux.

Après presque une heure, il approche enfin de la source en détresse. Il laisse son cheval attaché à un arbre solitaire, se charge d'une de ses sacoches et continue d'avancer sur le territoire ou Lancelot était né, jusqu'à arriver à une ouverture non loin du lac... Il s'arrête un instant, le temps d'admirer la majesté de la créature plus noire que la nuit sans étoile qui était étendue dans l'herbe. Il n'était pas d'une taille aussi imposante qu'il l'avait imaginé, sûrement qu'il s'agissait encore d'un tout jeune dragon. Il avait du mal à tenir debout aussi proche, tant il était envahi par la douleur du dragon, cela rendait ses nerfs à vifs et son cœur trépidant. Edwin s'approche très lentement pour ne pas paraître menaçant.

« J'ai entendu ton appel, dragon... Alors si je pouvais éviter de comme ton dernier repas... » Il murmure tout en envoyant des sentiments apaisants en direction de la créature magique, utilisant ses pouvoirs. C'est seulement après quelques petits pas qu'il réalise qu'il n'est pas le seul humanoïde : une jeune femme aux cheveux blancs près du dragon, dont la présence avait été effacée par celle de son compagnon. Edwin s'arrête, surpris, et fixe la femme, un peu confus et inquiet : « Je suis guérisseur. J'ai senti la détresse du dragon. Gente dame, que faites-vous là ? C'est bien trop dangereux, il s'est attaqué à des humains il y a peu. Au roi Arthur. » Edwin ne savait pas ce qu'il faisait là, il aurait du, en toute conscience, dégainer son épée et tenter d'achever la créature. Mais abattre un ennemi blessé était une victoire sans honneur, et jamais il ne s'y abaisserai.

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