Méfiance est soeur de sûreté | Ena & Merlin

Méfiance est soeur de sûreté

Les choses se passaient relativement comme Merlin le prévoyait. Arthur était sur le trône, et il cherchait activement le Graal. Merlin n’était que peu surpris, il savait que l’homme avait une entière confiance en lui, et qu’il prenait tous ses conseils en cause. Merlin ne se souvenait pas de quoique ce soit qu’Arthur lui aurait refusé. Même si, ce n’était pas vraiment pour son usage personnel que Merlin lui intimait tout cela, loin de là. Il cherchait juste le mieux pour la plupart des gens, et le mieux, il l’avait fait monter sur le trône. N’en déplaise aux détracteurs.

Il n’était pas fier de tout ce qu’il avait fait, certes. Pauvre Ygerne, mais bon, il avait besoin qu’Arthur vienne au monde, et il fallait toujours des sacrifices pour la bonne cause. Après tout, personne ne lui avait demandé de se suicider et de laisser ses deux filles orphelines. Si Morgause n’était pas trop mal lotie, Morgane… oh Morgane c’était une vraie teigne. Protégée de Viviane ou non, Merlin ne l’appréciait pas, et la réciproque était plus que correcte. Morgane le haïssait et elle serait probablement très heureuse de le voir tomber, mais malheureusement pour elle, Merlin ne prévoyait aucunement de laisser échapper son dernier soupir dans les prochains temps, il avait encore des choses à accomplir. Et Arthur avait besoin de lui, Merlin ne voulait pas le laisser tomber.

Le roi avait beaucoup de détracteurs, Merlin le savait. Si certains pouvaient s’annoncer dangereux, d’autres étaient très inoffensifs. Et Merlin avait à cœur de surveiller tout cela de près. Après tout, il était hors de question qu’on attente à la vie du roi. Hors de question. Merlin comptait bien le protéger, mais pour cela, il devait aussi pouvoir identifier clairement ses ennemis, ce qui n’était pas toujours évident, certains cachaient très bien leur jeu, et échappaient à la vigilance de Merlin. Mais cela ne l’empêchait pas de mener sa petite enquête et d’en débusquer d’autres.

Merlin avait eut vent de rumeurs au sujet d’une dragonnière, et cela n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Les êtres doués de magie, Merlin les surveillait activement. Et il comptait en faire de même pour cette jeune femme. Il tenait à la rencontrer en personne, afin de la jauger, et de déterminer si elle constituait une menace ou non, et agir en conséquence. Il ne comptait pas lui faire du mal directement, bien entendu, mais sait-on jamais quel genre de créature elle était.

Il avait suivi les pistes, à l’intérieur de Camelot, même si sa magie y était pour beaucoup. Trouver quelqu’un était assez facile pour lui. Mais bon, il y en avait tout de même des plus difficiles que d’autre. Finalement, il réussit à trouver la jeune femme.

« Bien le bonjour milady. Je me présente, Merlin. J’espère ne pas vous importuner, j’ai eu vent de votre présence et j’étais curieux de vous rencontrer. »

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Merlin se considérait comme protecteur du Royaume de Bretagne sur lequel régnait Arthur. Rien de plus normal, s’il avait guidé l’homme jusque-là, ce n’était pas pour tout voir s’effondrer. Loin de là. Il voulait la paix et la prospérité, il n’avait tout de même travaillé toutes ces années pour rien. Arthur était l’élu des Dieux, et en temps qu’enchanteur, Merlin respectait la volonté des Dieux, surtout si cela allait dans son sens. Il avait une très bonne réputation il faut dire, mais ce n’était pas vraiment exceptionnel, la puissance de Merlin n’était plus à prouver à ce jour, et il n’en était pas peu fier, autant le dire. Mais il ne devait tout de même pas se laisser endormir, même si Arthur régnait maintenant depuis plusieurs années, ses détracteurs étaient toujours présents, et Merlin se devait des les débusquer.

Tout n’était pas qu’intérêt pour lui, et il était vraiment attaché à Arthur, après tout, il avait aidé pour sa conception, alors il était vraiment là pour lui depuis le tout début. C’était son protégé, et il serait vraiment attristé s’il devait lui arriver quoique ce soit, il devait donc se montrer vigilant, et il demandait la même vigilance à Arthur. Mais ce n’était pas vraiment gagné. Arthur avait bon fond, et il avait donc tendance à accorder confiance et seconde chance à n’importe qui saurait l’amadouer. Et ce n’était pas difficile d’amadouer le roi. Merlin tentait de surveiller les choses, mais il ne pouvait pas être tout le temps présent pour Arthur, et ce dernier devait donc être parfaitement vigilant. Pour l’heure, Merlin s’occupait déjà de rencontrer la dragonnière. Il ne savait pas ce qui découlerait de cette entrevue, mais quoiqu’il découvre sur ses intentions, il la garderait à l’œil de toute manière, et il veillerait à ce qu’elle n’approche pas trop Arthur. Il savait, qu’Arthur avait attaqué un dragon, et il ne savait pas si c’était le sien, si elle était responsable ou si elle n’avait rien à voir avec cette histoire, mais il allait tâcher de découvrir tout cela. Mais il n’avait pas l’intention de se montrer agressif envers elle, il ne l’était jamais de toute manière. Et si elle ne lui donne aucune raison de devoir sévir envers elle, il n’allait pas le faire non plus. Il voulait simplement discuter.

« Vous n’avez pas besoin de vous présenter, qui ne connait pas le grand Merlin l’Enchanteur ? Je ne comprends pas pourquoi ma présence vous intéresse. »

Il ne savait pas si elle était sincère, ou si elle tentait de minauder, mais cela ne faisait rien. Il comptait rester sur ses gardes de toute manière, et il ne se laisserait pas convaincre par ce qu’elle allait lui dire sans qu’il ait la preuve formelle qu’elle dise la vérité dans tous les cas. Il lui adressa tout de même un léger sourire poli. Il réfléchit quelques instants, à la meilleure manière d’aborder les choses. Même s’il avait toujours été habile pour manier les mots, il voulait faire les choses bien, et ne pas se précipiter bêtement.

« Eh bien, je ne rencontre pas de dragonniers tous les jours voyez-vous. Alors ma curiosité à été piquée au vif. »

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Merlin ne tirait pas de conclusions trop hâtives, bien évidemment. Ce n’est pas parce qu’Arthur avait rencontré un dragon et qu’il y avait justement une dragonnière dans la région qu’elle était coupable de cela. Mais Merlin se devait tout de même de mener l’enquête, de voir de quoi il en retournait, pour juger si cette femme était une menace ou non. Tout être doté de magie était une menace pour Arthur, ou un soutient. Et il ne savait pas encore dans quel camp elle se trouvait, mais il espérait qu’elle se montrerait honnête avec lui, et qu’il ne serait pas forcé de la voir comme une menace. Merlin n’était pas du genre à donner sa confiance à n’importe qui. D’ailleurs, presque personne ne l’avait. Viviane l’avait eu fut un temps, et Arthur l’avait également, mais les choses s’arrêtaient là. Merlin surveillait ses arrières, et surtout celles du roi. Parce qu’au fond, lui ne risquait pas grand-chose. Avec l’âge qui était le sien, il avait vu passer beaucoup de choses.

Mais il préférait toujours se faire une idée des choses de lui-même plutôt que d’écouter l’avis des autres. Arthur lui avait raconté qu’ils s’étaient faits attaqués par un dragon, de bonne taille déjà mais de toute évidence, le dragon en question n’était pas encore adulte. Merlin n’avait rien contre les créatures magiques, sauf quand elles menaçaient la vie de son roi, bien évidemment. S’il avait mis autant d’énergie à protéger cet enfant depuis sa naissance, ce n’était pas pour qu’il termine dans l’estomac d’un dragon. Alors soit ce dragon ferait mieux de ne plus jamais se montrer, soit il périrait, les choses étaient simples, même si le dragon n’était pas localisé. Pas encore. Mais pour le moment, il devait déjà noter l’implication ou non d’Ena dans toute cette affaire. Mais cela ne l’empêchait pas de rester cordial, se montrer agressif ne servirait strictement à rien dans tous les cas.

« Je pourrais nier ce que vous dites, mais je suppose qu’on ne peut pas vous tromper si facilement. »

Merlin lui adressa un léger sourire, pour confirmer ce qu’elle disait. En effet, cela aurait été bien inutile de lui mentir. Si Merlin venait l’aborder de front comme cela, c’est qu’il était sûr de lui. Elle aurait pu nier, effectivement, mais cela n’aurait pas servi à grand-chose. Mais bon, il était content de voir qu’elle avait choisi la franchise, même si elle l’avait fait parce qu’elle se sentait coincée, cela n’était pas vrai.

« Et je suppose que votre envie de le rencontrer et votre curiosité vient aussi du fait que le roi Arthur a eu l’occasion de rencontrer un de ces dragons. »

Effectivement. C’était bel et bien le cas. Cette jeune femme était clairvoyante, et elle ne jouait pas à celle qui ne savait pas, ce qui était une bonne chose, autant le dire tout de suite. Cela ne l’incriminait pas, et cela ne la rendait pas innocente pour autant, mais il devait bien admettre qu’ils gagnaient du temps, et ce n’était pas négligeable.

« C’est exact. S’agit-il de votre dragon ? »

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Merlin n’avait aucune intention de devenir agressif envers cette jeune femme. Il préférait rester calme, et courtois, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas prêt à intervenir si jamais il y avait besoin. Il ne comptait pas l’attaquer, mais il était cependant loin d’être sans défense. Et elle le savait, évidemment. Il savait que sa réputation n’était plus à faire dans le royaume. Ce n’était pas forcément quelque chose dont il se vantait, mais il en avait au moins conscience. Ce serait mentir que de dire que cela ne lui profitait pas. C’était parfois avantageux que ses interlocuteurs le reconnaissent et le craignent. Ou du moins, se méfient de lui. Comme c’était actuellement le cas avec cette jeune femme. Cela pouvait aussi lui jouer des tours, si la personne s’enfuyait ou attaquait d’emblée. Mais pour ce cas présent, il avait l’impression que cela pouvait lui être profitable. La suite lui dirait de toute façon.

Pour le moment, il voulait surtout avoir plus d’informations sur le dragon et sur cette jeune femme. Il savait que son dragon avait attaqué Arthur, il voulait maintenant savoir si elle lui en avait donné l’ordre. Elle pourrait très bien lui mentir, mais en général, le vieil enchanteur était habile pour démêler le vrai du faux. Il verrait bien. Pour le moment, elle répondait à ses questions, et c’était quelque chose qu’il appréciait. Peut-être que cette jeune femme était tout à fait honnête et n’avait rien à se reprocher, après tout. Pour le moment, il n’avait pas encore d’avis définitif sur elle, il tâtait le terrain, en tentant de se faire un portrait des plus justes la concernant. Connaître les véritables intentions de quelqu’un était loin d’être quelque chose de simple. Sinon, l’enchanteur pourrait très rapidement démasquer ce qu’il voulait du mal Arthur, ce qui n’était pas encore le cas.

« Pourquoi poser une question à laquelle vous connaissez déjà la réponse ? »

Merlin s’argua d’un petit sourire, amusé parce qu’elle lui répondait. Cette jeune femme ne se laissait pas déstabiliser, c’était un point qu’il l’amusait, mais il n’oubliait cependant pas ce qui était la situation. Ni le fait qu’elle n’avait pas vraiment répondu à sa question. Certes la façon dont elle tournait la chose induisait une réponse, mais l’enchanteur préférait grandement qu’on réponde à ses questions de manière claire. Il ne pouvait pas la forcer à lui répondre, encore que, avec la magie ce serait possible, mais il n’en avait pas envie pour le moment. Il voulait faire les choses de manière cordiale et civilisée. Et pas tout de suite tomber dans les rapports de force. Même si, il n’excluait aucune possibilité, évidemment.

« Parce que j’aime avoir confirmation de ce que je sais déjà. Puis-je vous demander si cette attaque était volontaire, si vous en êtes la commanditaire ? »

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Merlin avait envie de tirer toute cette histoire au clair. Il n’avait pas envie de la laisser s’en tirer si jamais elle était derrière tout cela. Il n’y avait aucune raison pour qu’elle lui dise la vérité si c’était le cas, mais il estimait qu’il avait certaines dispositions à discerner le vrai du faux. Si Ena était un danger, elle devait être canalisée, et il était hors de questions qu’elle s’en sorte sans rien. Il ne voulait pas jouer les méchants, mais il se devait de protéger le roi, et le royaume. C’était son rôle. Il restait cordial avec elle, témoignant presque d’une certaine bienveillance, mais il restait tout de même sur ses gardes, et ne comptait pas la baisser.

« Si cette attaque était volontaire, vous pensez réellement que je vous l’avouerais ? Je sais que vous êtes proche de Arthur Pendragon et que vous ferez tout pour le protéger. »

Evidemment. Il agirait toujours dans le sens d’Arthur, il l’avait toujours fait. Il avait même aidé lors de sa conception, alors les choses n’allaient pas changer aujourd’hui. Cette fille lui semblait intelligente, mais ce n’est pas pour autant qu’elle allait le duper. Pour l’heure, il ne savait pas encore dans quel camp elle se trouvait. Il ne savait pas si elle était responsable de l’attaque, mais même si elle ne l’était pas cela ne signifiait pas qu’elle était digne de confiance, ou qu’elle ne représentait pas un danger pour le royaume.

« Sachez que mon dragon ne faisait de mal à personne, qu’il se trouvait tranquille dans une grotte à l’abris des regards et que c’est votre très cher roi Arthur qui est venu le déranger pour l’attaquer. Alors non, ce n’était pas volontaire et je ne suis la commanditaire de rien du tout. »

Il avait du mal à le croire. Arthur avait du respect pour la magie et tous ses êtres. Il n’aurait pas délibérément attaqué un dragon. Il avait autre chose à faire que de partir à la chasse au dragon. Qu’il soit tombé sur le dragon par hasard était une chose, mais il ne se serait jamais montré agressif sans raison. Le dragon avait dû commencer à attaquer. C’était ainsi qu’il voyait les choses. Il ne pouvait pas croire cette femme mais qu’elle dise la vérité ou non, elle remettait tout sur la faute du roi, ce qui ne lui plaisait pas vraiment. Pour le moment, il ne la considérait pas comme une alliée potentielle, mais pas non plus comme une ennemie. Elle ne lui avait pas donné assez d’éléments pour qu’elle soit véritablement son ennemie. Mais elle pouvait totalement le devenir.

« Je suis proche d’Arthur, en effet. Je le connais parfaitement, et jamais il ne serait parti à la chasse au dragon. Je pense que la rencontre a été hasardeuse, et que si Arthur a attaqué, c’était seulement pour se défendre. Ce que votre dragon a peut-être cherché à faire également. »

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Merlin ne trouvait pas cette conversation particulièrement plaisante, mais il ne pouvait passer son chemin, en feignant ne pas avoir rencontrer cette jeune femme. D’autant qu’elle représentait une menace pour le royaume. Avec son dragon, étant donné leurs agissements, ils n’étaient pas les bienvenus ici. Merlin connaissait assez bien Arthur pour savoir que le roi acceptait tout le monde, mais il fallait tout de même savoir différencier ses amis de ses ennemis, ainsi qu’écarter la moindre menace. Et cette femme représentait une menace, du moins, c’est que l’enchanteur percevait à travers son discours. Elle pourrait très bien lui donner tort, mais pour le moment, il en doutait.

Il comprenait parfaitement qu’elle soit attachée à sa bête, il était son dragon après tout. Mais sous prétexte qu’elle y était attachée, il n’était pas possible qu’on laisse tout passer. Si Ena prouvait sa bonne foi, et faisait en sorte que son dragon reste loin de la population, il n’y aurait aucun conflit, et elle pourrait rester. Merlin s’estimait apte à être juge de ce genre de choses. Arthur restait le roi, mais le vieux magicien savait que ses conseils étaient écoutés, et il savait ce qui était bon pour Arthur et son règne. Tout ce qu’il faisait, c’était dans son intérêt, bien entendu. Et la présence d’Ena et de son dragon n’en faisaient pas partie. Du moins pour le moment.

« Alors tout va bien du coup ? »

Non, tout n’allait pas bien, puisque son dragon restait une menace. Et il l’était parce qu’il s’était approché trop près de la civilisation. Certes, cette bête restait un animal, il agissait à l’instinct. Mais en tant que dragonnière, c’était à Ena de faire en sorte que ce genre de situation ne se produise pas, elle était donc en partie responsable de ce qu’il s’était passé, qu’elle veuille l’admettre ou non.

« Mais si votre roi s’est simplement défendu, pourquoi est-ce qu’il est à sa recherche maintenant ? »

Oh non, Merlin avait passé l’âge de jouer à qui était la faute durant des heures. Si elle attendait de lui qu’il s’excuse ou admette un quelconque tort, elle allait attendre durant longtemps, ça il pouvait le lui assurer. Elle n’arrivait pas à comprendre que les deux camps cherchaient à présent à se défendre. Elle avait choisi son parti et portait maintenant des œillères. Elle devait sans doute penser la même chose à son sujet, mais Merlin estimait qu’il avait une vision plus large de la situation.

« Oh non, je n’ai pas déclaré que tout allait bien, seulement les faits. Parce qu’il a déterminé que votre dragon était une menace pour le royaume. Et vous devez le savoir, mais les dragons sont bien moins invincibles qu’ils ne le paraissent, alors ce serait dans l’intérêt de tout le monde qu’il quitte ces terres pour en acquérir d’autres inhabitées, pour que tout le monde puisse vivre en harmonie sans d’inutiles combats. »

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Merlin avait beau être magicien, ce n’était pas pour autant qu’il défendait chaque créature magique. Il avait assez de connaissances pour savoir que tout être magique n’était pas beau et bon, c’était loin d’être le cas. C’était comme ça pour toute créature vivante, magique ou non. Les dragons n’étaient pas réputés pour être des créatures spécialement pacifistes, il y avait un peu de tout. Mais quand ils commençaient à s’attaquer aux hommes, il fallait tout de même intervenir. Avoir de la compassion pour les autres cela ne voulait pas forcément dire qu’on n’était pas capable de faire ce qu’il fallait pour régler une situation. Merlin ne souhaitait pas se faire de cette femme une amie. Cela ne l’intéressait pas, ce qu’elle pouvait penser de lui ne l’intéressait pas non plus. Mais nul besoin de s’énerver pour autant. S’il n’était pas là en ami, il ne voyait pas non plus l’intérêt de se montrer agressif. Il ne l’était quasiment jamais pour ainsi dire.

« Les Hommes sont bien moins invincibles et puissants qu’ils ne s’imaginent et ils n’ont clairement pas le monopole du contrôle du monde. Pourtant, ils continuent de croire que tout leur est dû et qu’ils sont supérieurs à tout le monde. Est-il à ce point impossible pour les Hommes de vivre en harmonie avec d’autres espèces sans leur faire de mal ? Ce dragon vit paisiblement, ne faisant de mal à personne, et on vient le blesser dans sa plénitude. Il se contente simplement de se défendre, pour sauver sa propre vie et ensuite… c’est à lui de quitter ses terres ? Tout ça parce que ces Hommes ont décidé qu’ils avaient le pouvoir sur le monde qui les entoure. »

Ah voilà, il avait le droit au discours à présent. Le dragon vivait paisiblement ne faisait de mal à personne et on venait le blesser donc il contrattaquait. Elle pensait vraiment lui faire croire ça ? Lors de l’incident, cela n’avait pas été une chasse au dragon, les hommes du roi s’étaient défendus contre la créature, de ce qu’on lui avait dit. Et il se fichait de savoir qui avait agi en premier, les faits étaient que ce dragon, aussi jeune était-il pour le moment, était un danger. Cette femme semblait en plus avoir une certaine aversion pour la race humaine, et en tant que dragonnière, pouvait se servir de son dragon contre eux.

« Vous voulez me faire croire que les dragons sont des êtres inoffensif et pacifiques ? Ne me prenez pas pour un idiot je vous prie. Les Hommes n’avaient pas pour but de se battre contre votre dragon, ce dernier s’est montré hostile et ils ont répliqué. La nature ce n’est pas un monde harmonieux où tout le monde vit en paix, la nature est cruelle ma chère, il n’y qu’à regarder autour de vous pour vous en apercevoir. Le plus fort mange le plus faible, l’attaque pour avoir son territoire, c’est ainsi que les choses se passent. Et dans votre discours, je ne ressens aucune intention de faire la paix entre les différentes races. Et si vous êtes une menace, le dragon en est une aussi. »

Et Merlin ne laissait pas les menaces mener leurs petites vies tranquillement. Le règne d’Arthur se devait d’être protégé, tout comme ce dernier. Et Merlin s’en assurait autant que possible. Il ne laisserait pas un dragon et sa maîtresse tout gâcher pour il ne savait quel prétexte.

« Au risque de vous contrarier, il ne quittera pas ses terres. Libre a vous de quitter les vôtres et de laisser enfin la nature vivre comme elle l’entend. »

Cela aurait été étonnant qu’elle fasse ce qu’il lui demandait. Au moins, elle ne serait pas surprise de la suite des évènements. Merlin n’allait rien faire contre elle présentement, parce qu’il lui laissait tout de même l’opportunité de réfléchir et de prendre la meilleure décision pour elle, et pour son protégé.

« J’ai foulé ces terres bien avant vous ou vos ancêtre les plus lointains, je ne compte pas aller où que ce soit. Quoiqu’il en soit, si vous ou votre dragon commet encore le moindre écart, il n’y aura pas de seconde chance. Vous avez choisi de vous établir sur des terres gouvernées, il est de votre devoir de vous plier à ces règles, et si cela ne vous plaît pas, la porte est grande ouverte. »

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