Marin de Fincayra - Brise de sorcellerie

Marin de Fincayra

PERSONNAGE

Age : Inconnu
Groupe : Êtres magiques
Rang : Sorcier
Statut : Inconnu

Célébrité : Timothée Chalamet

HISTOIRE

Tandis que les rayons du soleil frappaient mon visage et que des cris d’enfant se faisaient entendre, j’ouvris lentement les yeux. Au-dessus de moi, un plafond de pierres blanches, lisses et froides. Le plafond de ma chambre. Je me relevais lentement, une douleur se faisant ressentir au niveau de ma tête. Me massant lentement mes courts cheveux noir de jais, je mis quelques secondes à pleinement reprendre conscience. J’ôtais la grande couverture bleutée, descendis de mon lit en bois de chêne et attrapais un gilet matelassé bordeaux avant de quitter la pièce, titubant légèrement. J’ouvris la porte, et me glissais jusqu’aux escaliers du château dans lequel je me trouvais, allant ainsi jusqu’à la cuisine. De fortes effluves se firent sentir, celles-ci me chatouillant paisiblement les narines. Humant avec délicatesse les odeurs de nourriture, je surpris un regard furtif d’un enfant qui m’observait par une porte dérobée menant de la cuisine aux jardins. Croisant mes yeux verts, il sursauta, et détala en criant « Marin s’est réveillé ! Marin s’est réveillé ! ». Je laissais échapper une bouffée d’air de ma bouche avant d’aller dehors à mon tour. Malgré la lumière du jour, j’allais m’asseoir sur la petite table en bois posée dans la cour, à la frontière avec un beau jardin fleuri. Une femme d’une quarantaine d’années, les cheveux attachés en chignon encore plus sombres que les miens et vêtue d’une longue robe pourpre m’y attendait. À ses côtés, le petit garçon qui avait surpris mon réveil, et une jeune fille lisant un grimoire datant, d’après la couverture, d’au moins plusieurs centaines d’années. M’asseyant sur une chaise, je me permis de darder le regard le plus froid qui existe sur le jeune homme.

Graam, si jamais tu recommences, je te coupe la tête, dis-je en mimant un découpage en bonne et due forme avec ma main

Le pauvre enfant écarquilla les yeux, avant que je n’éclate de rire pour le rassurer. La femme m’adressa un fin sourire à son tour, avant de demander à Graam et à la jeune fille dénommée Elizabeth d’aller jouer dans le jardin. Elle reprit non sans mal le livre avant de me regarder.

Marin, j’ai quelque-chose à t’annoncer. Ce matin, alors que tu dormais, un jeune homme s’est présenté à nos portes.
Comment ?
Un jeune garçon avec un don de magie. Sinon, jamais il n’aurait pu nous trouver. Il ne m’a que très peu parlée, mais il avait nécessairement besoin d’un repas et d’un bon bain. Il se lave en ce moment-même. Pourras-tu tenter d’en apprendre plus sur lui ? Il se peut que je doive le recueillir.
Très bien, je vais m’en charger.

Acquiesçant d’un classique hochement de tête, je me levais, retournant à l’intérieur du bâtiment qui ressemblait plus à un donjon en pierre seul qu’à un château, mais que nous avions coutume d’appeler « Le château ». Miranda semblait inquiète, ce qui m’étonna. Depuis que je l’avais rencontrée, c’est à dire depuis ma naissance, je ne l’avais jamais connue aussi inquiète. Elle m’avait recueilli alors que je n’étais qu’un bébé à peine sorti du ventre de sa mère. En grandissant, elle m’avait expliqué que j’avais été abandonné par mon père, car je respirais la magie. Or, elle-même sorcière, elle s’était faite un devoir de m’élever et de me former. Elle réitéra ce schéma bien des années plus tard avec Graam et Elizabeth, eux aussi abandonnés par leurs parents à cause de la magie coulant dans leurs veines. Je n’en avais jamais appris plus quant à mes parents, mais cela ne m’avait jamais grandement intéressé. La seule personne à qui je pouvais reconnaître le titre de mère était Miranda.
J’attendis dans le grand salon du château que le dit jeune homme ne se présente. Elle semblait certaine qu’il me parlerait plus à elle qu’à moi, peut-être disait-elle vrai. Je n’étais pas mécontent de cette mission, car nous n’avions que très peu l’occasion de quitter le château. Miranda m’avait promis qu’après mes 18 ans, je pourrai voguer plus souvent en-dehors des lieux. Mais il me restait pour cela un an à attendre patiemment. J’avais donc là l’occasion de rencontrer quelqu’un qui m’était étranger. Je n’eus pas à patienter bien longtemps, car il ne tarda pas à quitter son bain. Je le vis passer devant la porte du salon. Ayant sans doute le même âge que moi, il portait l’une de mes tuniques blanche brodée de fils d’or, sûrement prêtée par Miranda, et un pantalon en cuir m’appartenant également. Il avait de courts cheveux blonds comme les blés, des yeux d’un bleu enjoliveur, et une peau blanche qui semblait encore plus pure que du lait. Lorsqu’il croisa mon regard, nous nous regardâmes un court instant avant qu’il ne s’approche de moi. Je le saluais d’un mouvement de main, l’invitant à s’asseoir sur le fauteuil de bois qui se trouvait en face de moi dans le salon, à proximité de la cheminée éteinte.

Enchanté ! Je me prénomme Marin, je réside en ces lieux. Et toi, par quel nom réponds-tu ?
Je… Je me nomme Thomas. Enchanté aussi.
Tu sais, tu n’as pas à avoir peur, tu es en sécurité ici. Nous sommes tous des magiciens, et du veillons les uns sur les autres. D’accord ?
Comment sais-tu que je suis magicien ?
La femme que tu as rencontré, Miranda, me l’a dit. C’est une magicienne, et elle prend soin des gens comme nous. D’où viens-tu ?
Mes parents habitent un petit village plus au nord. Mais…
Que s’est-il passé ?
Ils m’ont chassé. J’ai dû m’enfuir, car un beau jour, j’ai… Enfin… Mes pouvoirs se sont réveillés…
Oh… Je suis terriblement navré, ça n’a pas dû être facile.
Tu penses que je peux… Rester ici ? Je ne peux plus rentrer chez moi. Cela fait plusieurs jours que je marche sans trop savoir où aller. J’ai peur que mes pouvoirs effraient les autres, comme avec mes parents…
Bien sûr que tu peux rester ici ! Que dirais-tu d’aller voir Miranda dehors ? Elle va tout t’expliquer de notre paisible vie ici !

Ainsi, Thomas s’installa avec nous. Il était le quatrième disciple de Miranda. J’appris qu’effectivement, il avait lui aussi dix sept années. Notre maîtresse testa ses capacités, et l’entraîna dur pour qu’il apprenne à manipuler ses pouvoirs. Il semblait totalement désemparé face à ceux-ci. Mais de voir d’aussi jeunes enfants de Graam ou Elizabeth dompter les sortilèges avec aisance le rassura. De même, je lui appris de nombreuses choses, excellant moi-même dans l’art de la magie, pour le plus grand plaisir de Miranda. Je m’entendais fort bien avec lui, et nous étions vite devenus complice, étudiant la magie ensemble sous l’égide de notre mentor, et nous amusant dans les jardins ou lisant des ouvrages au sein du château. J’étais plus que satisfait, car parfois, j’avais tendance à regretter la solitude des lieux. Désormais, je n’étais jamais seul. Nous avions décidé de l’installer dans ma chambre, suffisamment grande pour y installer un lit de fortune. Un soir, alors que cela faisait plus de trois mois que Thomas était parmi nous et tandis que je n’arrivais pas à trouver le sommeil, j’entendis des gémissements sourds provenant du lit du jeune homme. Il bougeait dans tous les sens, prononçant parfois de faibles palabres. Je compris qu’il était en proie à des cauchemars. Cela lui arrivait régulièrement, mais d’habitude, cela ne me dérangeait guère. Mais cette fois-ci, j’eus comme un pincement au coeur de le voir aussi torturé. Je me permis de me lever, et de lui toucher lentement l’épaule. Constant l’inefficacité de mon action, je poussais plus violemment son corps pour le réveiller, ce qui finit par fonctionner. Sursautant et se redressant en une poignée de secondes, son premier réflexe fut de me serrer fort contre lui, la panique l’ayant envahi. Il s’excusa, me repoussant avec gentillesse.

Je… Je suis désolé Marin si je t’embête avec mes cauchemars…
Non, ne t’inquiète. C’est juste que… J’étais mal pour toi, alors je suis venu te réveiller, pensant que cela t’aiderait.
C’est altruiste de ta part. Mais je t’avoue que j’ai du mal à trouver le sommeil…
Je comprends… Veux-tu t’allonger à mes côtés ? Peut-être qu’une présence contre toi t’aidera à ne pas être envahi par les démons dans ton sommeil !

Il m’adressa un sourire comme symbole d’acquiescement avant d’aller dans mon lit avec moi. D’abord dos à dos, je le sentis se coller à moi. Cela devait le rassurer. Il s’endormit paisiblement, et ne fut plus qu’habité par des rêves calmes et par la tranquillité. J’étais rasséréné. Nous avions décidé de réitérer cela tous les soirs, bien que nous n’en touchions pas un mot à Miranda. Alors que les jours passaient, je remarquais que nous étions de plus en plus proches avec Thomas. Nous prenions certains bains ensembles, préparions régulièrement la cuisine pour l’ensemble de la « famille » que nous formions… Le soir, tandis que j’étais le plus souvent dos à lui, je me surpris à le prendre à mon tour contre moi, à nous serrer l’un contre l’autre. Je ne comprenais pas ce qui nous arrivait. Je développais un fort sentiment d’attirance à son égard, alors même que je ne pensais pas cela possible. Dans les rares livres d’histoires épiques que j’avais lus, il n’était question que de chevalier et de princesse. Pourtant, je savais que j’éprouvais quelque-chose de fort à l’égard de Thomas. Je ne le regardais plus de la même manière qu’au départ: ses yeux m’ensorcelaient à la manière d’une magie interdite ; j’aimais sentir ses mèches de cheveux me chatouiller les narines le soir venu ; sentir sa main contre la mienne quand il m’entraînait avec fulgurante dans les jardins pour jouer à « cache-cache » avec Graam et Elizabeth. Cette situation était complexe, car je ne la comprenais pas. Et cela dura jusqu’à mon anniversaire.

Le jour de mes dix huit années, je me réveillais seul. Thomas n’était pas là, de même que Miranda. Celle-ci m’avait laissé une missive, m’ordonnant de dispenser une leçon de magie aux enfants. Je le fis avec enthousiasme. Mais je n’arrêtais pas de me demander où étaient passés ma maîtresse et mon fidèle acolyte, si toutefois le terme convenait. Alors que le soleil semblait proche de se coucher, et que ma leçon s’achevait, enfin, Miranda et Thomas réapparurent. Celle-ci tenait entre ses mains un panier rempli de victuailles, et Thomas portait également un panier, rempli lui de choses recouvertes de tissu. J’étais incapable de dire de quoi il s’agissait. Tandis qu’ils allaient ranger tout cela dans la cuisine, Miranda me demanda d’aller prendre un bain et de venir manger ensuite. J’étais donc dispensé de corvée de ménage. Pendant le repas, de nombreux plats défilèrent, ce qui changeait de l’accoutumée. J’eus droit à des mets fameux et à mon dessert préféré. Gâté, j’allais l’être encore plus, car Miranda revint à table avec le fameux panier voilé. Elle en extirpa trois objets emballés dans du tissu, me demandant de les ouvrir sous le regard amusé de Thomas, Graam et Elizabeth. Je m’exécutais non sans impatience. Le premier objet était un cristal pourpre. C’était un objet magique extrêmement rare qui me permettrait de forger mon arme de magicien. J’en étais heureux, car cela signifiait que ma maîtresse considérait que j’étais plus que prêt. Le second était un grimoire sacré contenant des formules datant d’une époque fondatrice de l’Ancienne Religion, l’un des cultes précurseurs dans la magie. Enfin, le dernier était une petite lettre cachetée. Alors que j’allais l’ouvrir, elle me tapa sur la main.

Tu ne pourras la lire qu’à la lueur de ta bougie avant de dormir !

Conscient que cela semblait être important, j’attendis l’heure de pouvoir aller me coucher avec impatience. Lorsque ce fut le cas, j’allais dans mon lit, laissant Thomas se vêtir pour la nuit. Je décachetais la lettre et entamais la lecture.

« Cher Marin,

Si je t’écris, c’est parce que je ne sais pas si je serai capable, malgré ma verve, de t’exprimer cela à voix haute. J’ai dû en parler à Miranda, incapable de pouvoir mettre des mots sur mes sentiments. Elle m’a expliqué que je ressentais de l’amour. Je lui ai dit qu’une personne comptait énormément à mes yeux. Que je ne cessais de l’observer, de la contempler, de l’admirer. Que j’aimais la toucher, la sentir. Quand je lui ai dit qui était la cible de mon amour, elle m’affirma que c’était normal, que l’amour n’a aucune limite, et qu’il est la plus puissante des magies. L’amour est la magie la plus forte, car elle n’a aucune frontière et aucun maître. Elle se propage et se renforce à travers les hommes. Cette personne que « j’aime », Marin, c’est toi. Je t’aime.

Thomas »

Subitement, l’encre se trouble sur le prénom inscrit en bas de la missive. Je me surpris à constater qu’une larme avait coulé le long de ma joue droite, et était tombée sur le parchemin. Un grand sourire ornait mon visage, un sourire de joie incontrôlable. Grâce à cette lettre, je pouvais mettre des mots sur ce que je ressentais mois aussi, et je compris que cela était réciproque. Je sentis une caresse sur mon bras, alors que j’étais encore torse nu. Surpris, je tournais la tête, croisant les yeux océans de Thomas. Il m’adressa un fin sourire, dévoilant son sourire éclatant à peine illuminé par la bougie qui brulait à côté de nous. Nous visages s’approchaient lentement. Puis, enfin, nos lèvres se touchèrent. Je fis tomber la lettre, me laissant entraîner dans une vague de baisers langoureux. La lumière vacillante de la bougie s’éteignait à mesure que nous nous embrassions, jusqu’à nous plonger dans le noir, dans un noir qui n’avait pourtant jamais paru aussi lumineux.

Cette merveilleuse idylle dura trois années. Miranda avait recueilli une jeune fille âgée de 6 années. De surcroît, puisque Thomas et moi avions tous les deux atteints l’âge requis, pendant ces trois années, nous avons pu quitter le château plus régulièrement. La règle était que nous ne devions utiliser nos pouvoirs qu’en cas d’extrême urgence, pour ne pas attirer l’attention sur nous. Ainsi, nous découvrîmes des demeures somptueuses et des villages pittoresques. Thomas m’emmena un jour jusqu’à la lisière avec les lieux de son enfance et de son adolescence. Il me montra ses parents d’un signe de tête. Son père travaillait à la forge du patelin. Je lui avais demandé s’il les regrettait, mais il m’avait annoncé n’avoir que du mépris et de la haine pour eux.
Avec le temps, nos pouvoirs s’affinèrent. Mon don pour la magie se renforça, et Miranda m’affirma que j’étais bien plus puissant qu’elle. Thomas progressa également bien plus vite que tout ce qu’aurait pu espérer notre maîtresse. Un jour, je la surpris en discussion avec Graam et Elizabeth qui s’inquiétaient de nous voir devenir adultes. Miranda leur dit qu’elle voulait nous garder à ses côtés, mais qu’un jour, nous finirions par la quitter pour faire notre vie, ce qui était normal. Cette discussion que j’avais écoutée à la dérobée resta gravée dans ma mémoire, car elle me fit prendre conscience qu’il me faudrait quitter « le château un jour ». J’avais dans l’idée de proposer à Miranda de reprendre le flambeau après sa mort, et d’élever à mon tour de jeunes gens aux dons magiques. Mais je n’étais pas bien certain de ce projet, et je n’en avais pas encore touché un seul mot à l’homme qui était devenu le centre de mes préoccupations. Et je n’allais jamais le réaliser.

Un soir, alors que nous nous embrassions fougueusement avec Thomas, un bruit de verre brisé nous fit nous arrêter. Intrigués, nous nous sommes habillés, avons allumé une torche et nous sommes descendus. Nous vîmes Miranda, le corps de la jeune fille recueillie ensanglantée à ses pieds.

Les garçons ! Il faut mettre Graam et Elizabeth à l’abris ! Des chasseurs… Des chasseurs de magie nous ont trouvé. Nous sommes en danger.

J’étais sous le choc. Elle m’avait pourtant toujours affirmé que la barrière magique autour du château empêchait un être dénué du don de magie de le voir. Comment des chasseurs de magie pouvaient-ils donc nous avoir repéré ? Conscient que je n’avais pas de temps à perdre avec ça, je me ruais jusqu’à la chambre commune des deux jeunes enfants. J’entrais, les réveillant, et les exhortant de me suivre le plus rapidement possible. Tandis que Miranda et Thomas étaient à l’avant du château, je conduisis les deux jeunes enfants jusqu’à la porte dérobée à l’arrière. J’allais leur demander de courir le plus vite possible jusqu’à la forêt quand une un carreau d’arbalète se ficha dans le cou de Graam. Surpris, j’eus tout juste le temps de mettre une barrière magique autour d’Elizabeth et moi-même pour nous protéger. La jeune fille, prodige en magie, lança une boule de feu sur le tireur qu’elle avait repéré, le réduisant en cendres. Mais un autre se tenait à ses côtés. J’allais l’attaquer, ordonnant à la jeune fille de courir se mettre à l’abri. Tandis que je vainquis sans difficulté l’arbalétrier en renvoyant magiquement la flèche qui était logée dans le corps de Graam, j’observais la course d’Elizabeth. Elle arrivait à la lisière de la forêt. Elle était sauvée ! Mais brusquement, un homme armé de deux dagues quitta le bosquet, se ruant sur la jeune fille. Je tendis mes mains en avant, mon attaque magique touchant l’assaillant et l’envoyant se fracasser le crâne contre un arbre, mais il était trop tard. Je vis le corps de la fillette s’écrouler sur le sol, les dagues plantées à même son crâne. Incapable de me concentrer sur eux, je retournais à la porte principale du château. Thomas était seul, le corps de Miranda écroulé au sol. Le jeune homme résistait via une barrière d’énergie à des assauts d’un homme affublé d’une grande toge à capuchon. Une trentaine de cadavres de chasseurs reposaient autour de lui. Je compris que Miranda ne s’était pas sacrifiée en vain. En revanche, l’homme qui nous faisait face n’était pas qu’un simple chasseur. C’était un magicien compte tenu des rayons rouges magiques qu’il dardait sur la protection de Thomas. C’était donc pour cela que les chasseurs nous avaient trouvés ! Intrigué par la fait qu’un sorcier voulait la peau d’autres magiciens, je ne cherchais pas à en apprendre d’avantage, et je rejoins Thomas dans la bataille. Tandis qu’il nous protégeait, j’armais mes mains de boules de magie bleutées, et je les lançais avec rage sur notre adversaire, qui devait se défendre et nous attaquer en même temps. Le problème, c’est qu’il réussit avec une maîtrise déconcertante et renvoyer mes attaques en créant une vague d’énergie magique qui nous propulsa en arrière, détruisant la protection de Thomas. Alors, le mage tendis ses deux mains en avant vers moi, armant un rayon rouge. J’étais trop sonné pour pouvoir me relever, mais je préparais à mon tour un sortilège, tendant ma main droite en avant, et concentrant ma magie. Si je devais mourir, ce serait en l’emportant dans la tombe. Sauf qu’au moment où le rayon magique rouge censé me vaincre fusa en ma direction, Thomas se releva, s’interposant entre l’attaque et moi. Mon propre assaut quitta ma main droite, une déferlante de foudre touchant de plein fouet le sorcier, qui s’écroula sur le sol. Thomas tomba à son tour devant moi, un trou béant dans l’estomac. Du sang coulait à flot. Je m’approchais de son corps, des larmes coulant le long de mes joues. Il m’adressa un dernier sourire, ne pouvant plus parler. Il bougea légèrement ses doigts ensanglantés, et je lui saisis la main avec tellement de force que j’aurais pu la broyer. Je criais, lui demandais pardon, exhortais un quelconque dieu de le sauver. Je lui quémandais de rester, de ne pas m’abandonner. Rien n’y faisait. Je lançais un regard au corps sans vie de Miranda, repensais aux morts successives de Graam et Elizabeth. Je lâchais un cri surhumain, laissant une vague de magie s’échapper. La terre trembla, se fissura. La pluie et le tonnerre s’abattirent d’un seul coup, comme si ma seule volonté avaient réussi à les contrôler. Je m’effondrais en larmes contre le corps sans vie de l’homme de ma vie.

Les jours avaient passé depuis cette tragédie. J’avais brulé l’ensemble des cadavres, à l’exception de celui de Thomas, que j’avais enterré dans la crypte sous le château, aux côtés de tous ses biens. Je la scellais avec un sort pour que personne ne vienne la profaner. J’étais resté quelques temps dans le château. Puisque le sorcier était mort et que Miranda aussi, j’étais certain que personne ne reviendrait ici. Je me morfondais dans la peine et le remord. J’étais tiraillé entre une haine sanglante envers l’homme et sa soif de tuer, de vouloir éradiquer la magie, mais également entre une rage contre moi, incapable de protéger les seuls êtres aimés. Désirant acquérir des pouvoirs supplémentaires, j’avais fouillé l’ensemble du château ainsi que les appartements privés de Miranda. J’appris à forger mon arme. Je choisis une épée à double lame, que j’emprisonnais magiquement au sein d’un bâton magique. Il s’agissait d’un grand morceau de bois noir, taillé sur les côtés par des motifs, symboles et runes, surmonté d’une pierre rouge magique incrustée à son bout. Je découvris de nouveaux sortilèges, et des ouvrages plus terrifiants les uns que les autres, que la sorcière cachait secrètement. J’appris également qu’elle était morte alors qu’elle faisait des recherches sur les pouvoirs concernant la vie et la mort, et qu’elle cherchait un moyen de ramener parfaitement les morts à la vie. C’était quelque-chose de strictement impossible. La nécromancie existe, mais la vraie résurrection parfaite semblait inaccessible pour le moment. Je découvris également des carnets de note sur tous ses élèves, dont un me concernant. J’appris à l’intérieur que j’étais immortel, c’est à dire un être ne pouvant mourir par vieillesse, mais pouvant tout à fait mourir au combat, et qu’elle n’avait jamais compris pourquoi, mais que cela devait venir de l’un de mes parents. Toutes ces choses me poussèrent à me fixer un nouvel objectif, pour reprendre les travaux de Miranda: découvrir le secret de la résurrection, et ramener Thomas à la vie.
Après plusieurs mois seul, au sein du château, je considérais qu’il était néfaste pour moi d’y rester. M’entraînant seul, j’ai constaté que mes pouvoirs s’étaient décuplés depuis la mort de Thomas. Dans mes lectures approfondies, j’y ai effectivement lu qu’un tel événement pouvait servir de catalyseur pour développer des facultés magiques accrues. J’ai décidé de m’installer ailleurs. J’ai donc voyagé des jours durant, des semaines même, jusqu’à tomber sur un château reculé et isolé sur l’Île de Bretagne, proche de Corbenic. Je pris possession des lieux, comprenant qu’il était abandonné depuis bien longtemps. Pourtant, il était encore en bon état, hormis quelques tours tombées en ruine, et des murailles inexistantes. Je remis sur pieds le donjon avec ma magie, ramenant les ouvrages et autres objets essentiels de la demeure de mon enfance, et plaçant la même protection que Miranda à l’époque. Pendant des années, j’y étudiais la magie seul, me perfectionnant. Je gardais la même apparence juvénile que celle que j’avais à la mort de Thomas, ce qui était certainement dû à l’immortalité. La solitude alimenta mon envie de revoir Thomas, et ajouta à ma rage. Mes nombreuses lectures à propos de reliques magiques et autres légendes attirèrent ma convoitise. Ainsi, je devins un collectionneur, sillonnant les différents recoins du monde m’entourant pour me les approprier, bien que de nombreuses quêtes furent infructueuses. Ma plus belle expérience fut d’avoir cru en la légende de l’île de Fincayra, une île entre ciel et terre, entre monde des morts et monde des vivants. Je finis par la trouver. J’y restais coincé pendant 2 ans ; ces deux ans là-bas durèrent deux journées ici bas. J’y appris de nombreuses choses, notamment des magies insoupçonnables. Je choisis de me nommer Marin de Fincayra, pour ajouter à la légende. J’ai décidé de lever la protection autour de mon château. Bientôt, des étrangers parvinrent jusqu’à-lui, bien que très peu osèrent, tant sa proximité avec la demeure du roi pêcheur inquiétait. Les rares personnes qui avaient eu l’audace de croiser la route de mon château ne furent jamais retrouvées. La plupart d’entre-eux étaient devenus des esclaves, des jouets animés par la magie. C’est une une minuscule armée que j’avais formé au sein de mon château.

Un jour, je tombais sur le livre que m’avaient offert Thomas et Miranda le jour de mon dix-huitième anniversaire. Je ne l’avais jamais lu… Je rattrapais donc le temps perdu. C’est avec stupeur que je compris que cet ouvrage était peut-être le plus important de tous ceux que je possédais. Il me permit d'avancer grandement dans mes recherches, et me fit parvenir jusqu'à l'identité d'une personne pourrait me renseigner sur le pouvoir de vie ou de mort. Curieux, je cherchais par tous les moyens la personne mentionnée par cet ouvrage. Finissant par la rencontrer, j’en vins au fait. Elle disait s’appeler « Eleanor, prophétesse des dieux ». Elle était une représente du culte de l'Ancienne Religion. Elle m’indiqua qu’en tant qu’immortelle chargée par les dieux de faire respecter les lois de la magie, elle pouvait m’indiquer comment posséder un tel pouvoir. Elle m’expliqua de nombreuses choses, et finit par m’annoncer que pour l'obtenir, la secrète légende raconte que c'est en se tenant perché sur le trône de Bretagne, le Graal au-dessus de sa tête, en prononçant les paroles rituelles perdues depuis bien longtemps, que ce pouvoir renaîtrait. Autant de conditions que de difficultés. Je parvins à lui arracher de nombreux secrets sur l'ancienne religion, et prise de sympathie pour moi - je la soupçonne encore aujourd'hui de me connaître, et de connaître Miranda... -, elle m'enseigna de nouveaux tours.
Suite à cette rencontre, j’avais désormais un objectif précis: obtenir le plus grand de tous les pouvoirs, et ramener Thomas à la vie. Mais je cherchais toujours d’autres moyens d’arriver à mes fins outre celui-ci. Car trouver le Graal, et vaincre Arthur Pendragon n'étaient pas des tâches aisées. Bientôt, le nom de Marin de Fincayra sera connu de tous. Il sera connu comme le nom du sorcier le plus puissant de l’histoire, ayant obtenu le plus grand des pouvoirs: le pouvoir de vie et de mort.

CARACTERE

J’aurais l’audace d’affirmer que je suis quelqu’un de relativement glacial. Rares sont les sourires se dessinant sur mon visage, ne serait-ce qu’une misérable esquisse de bonheur ne se reflétant que fort peu. Mes yeux d’un vert perçant auréolé d’un contraste de noisette reflètent une assurance à toute épreuve et une rigueur à même le regard et pour cause ; je n’étais pas quelqu’un d’hésitant. Relativement serein face aux situations se présentant à moi, je mêlais une finesse tactique et une grande dextérité dans chacune de mes actions. La manipulation et la tromperie étaient des arts m’étant bien connus: ainsi, pour mieux frapper, je pouvais aisément m’intégrer dans un milieu inconnu, voire même m’attirer les faveurs de personnes considérées comme de simples pions pour mes projets.
Mais toute carapace, aussi solide soit-elle, renferme toujours une part de douceur, un morceau de soi fêlé. Mes sentiments intérieurs mêlant peine, tristesse, incompréhension et rage ne sont que trop peu exprimés. Ainsi, si quelqu’un parvenait à pourfendre l’armure et à atteindre cette partie si profondément enfouie en moi, alors je pourrai en devenir incontrôlable et méconnaissable. Parfois, cette négativité s’emparant de moi, j’en venais à avoir des idées noirs, ou des purs moments d’égarement.
Outre cet aspect purement psychologique et introspectif, il est clair que l’un des traits me caractérisant est la soif de savoir. En tant que sorcier accompli, désirant accomplir des objectifs toujours plus grands, j’avais à coeur d’apprendre le plus d’aspects de la magie elle-même, et de connaître des recoins du monde oubliés. L'affrontement n'est ainsi pas au coeur de mes préoccupations ; s'il est inévitable, je n'aurais aucun mal à y prendre part, tout au contraire ; mais s'il peut être évité par la force de la diplomatie, notamment par un compromis alléchant, alors il sera dans mes habitudes de choisir la voie de la raison. Pour autant, la volonté de tuer et de vaincre ne me sont pas étrangers. En d'autres termes, peu importe les moyens du moment que j'arrive à l'objectif ainsi observé.

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Courage pour ta fiche Marin de Fincayra - Brise de sorcellerie 2689989573

N'hésite pas si tu as des questions Very Happy

Merci beaucoup à tous les deux !
Je crois que j'aurais quelques questions vachement pointues et qui sont juste totalement liées au contexte, mais je les poserais par message privé si ma fiche est validée ! Normalement, je l'ai à peu près finie je crois.