Il faut prendre le dragon par les cornes (Luca)

Il faut prendre le dragon par les cornes

Evidemment, quand une convocation du roi tombait, on ne se défilait pas. Surtout lorsqu’on était chevalier de la table ronde. Après tout, c’était son rôle, d’obéir et de servir le roi. Et il avait toujours fait en sorte de tout faire pour le satisfaire. Luca avait été un chevalier exemplaire depuis le début, sans faute de modestie, il avait vraiment tout donné à la chevalerie. On ne pouvait pas le lui reprocher, et d’une certaine manière, depuis la mort de son frère, Luca avait tendance à le regretter. Il se disait qu’il aurait du donner plus de temps à sa famille, quitte à s’en créer une lui aussi. Nombreux chevaliers à la table ronde avaient femme et enfants, cela n’était donc pas incompatible. Et quand il repensait à Maria et son frère, il était évident que c’était un tableau plaisant et qui donnait envie. Il ne savait pas, si c’était trop tard ou non, mais il y songeait, c’est vrai. Après tout, tout le monde voulait une famille, c’était dans l’ordre des choses. Dans la nature humaine de vouloir une descendance, un foyer. Et plus l’âge avançait, plus Luca ressentait un manque. Mais bon, ce n’était pas vraiment le moment de penser à tout ça. Si Arthur voulait le voir, cela devait sûrement être important. Ou pour lui confier une mission, ce que Luca effectuerait avec minutie. Comme toujours, Luca était très consciencieux dans son travail.

Il se présenta donc au roi, dans l’optique de le servir, comme toujours. Même si Luca avait rejoint les chasseurs, il était toujours loyal envers Arthur et souhaitait le servir du mieux possible. Il le trouvait juste… trop laxiste en ce qui concerne la magie, c’est vrai, même si c’était Maria qui le lui avait montré, aujourd’hui, il ne pouvait que confirmer les dires de son ancienne belle-sœur.

« Ah Sir Luca vous tombez bien. J'ai une mission à vous confier. »

C’était ce qu’il pensait déjà. Quoiqu’il en soit, il était curieux de savoir ce que le roi comptait lui donner. Luca ne cherchait pas vraiment la gloire, ni une mission qui lui apporterait quelque chose en particulier. Il accomplissait ses missions pour le roi, et pour la sécurité du royaume et de ses habitants, il n’allait pas chercher plus loin. A quoi bon de toute façon ? L’honneur était important, la gloire, ça se discutait.

« Je suppose que vous avez entendu parler de la présence d'un dragon sur nos terres. Il me fait des hommes de confiance pour partie à sa recherche. »

Oui, Luca en avait entendu parler, évidemment. Et il était tout à fait disposer à mettre la main à la patte, pour se débarrasser de cette horrible créature. Après tout, ce serait utile pour Camelot, et pour les chasseurs, sans l’ombre d’un doute.

« Bien sûr Sire. Il s’agit du dragon que vous avez affronté avec Sir Méléagant si je ne m’abuse. Je suis tout à fait disposer à vous servir et exécuter vos directives. Y-a-t-il des informations que je devrai savoir au sujet de cette créature ? »

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Il faut prendre le dragon par les cornes

Luca n’était pas vraiment enchanté de savoir qu’un dragon se baladait librement dans le royaume. Que ce soit en tant que chevalier, ou en tant que chasseur. Ces créatures étaient dangereuses, la preuve, elle avait attaqué le roi ainsi que le seigneur Méléagant, il était donc grand temps que quelqu’un fasse quelque chose. Et si le roi le désignait lui, eh bien il tenterait de le servir au mieux. Il ne savait pas s’il était de taille à vaincre un dragon mais il le saurait bien assez tôt. Il n’était dans tous les cas, pas du genre à discuter les ordres d’Arthur. Il avait toujours été un chevalier consciencieux et obéissant, il avait toujours donné beaucoup de sa personne au royaume, et il ne comptait pas changer maintenant. Même s’il avait rejoint les chasseurs, il restait fidèle à Arthur, sa loyauté n’avait pas faibli.

En tout cas, Luca allait tout faire pour se montrer à la hauteur des attentes du roi. Et même dans son fort intérieur, il était vraiment désireux d’en découdre avec ce dragon. Il espérait qu’il pourrait accomplir sa tâche avec succès, ce dont il n’était pas sûr, mais sait-on jamais. Il aurait peut-être les dieux avec lui. Les dragons n’étaient pas faits pour être leurs amis, ils étaient des créatures du mal, il ne serait donc pas trop demandé que d’avoir ne serait-ce qu’un peu d’aide, un petit coup de pouce. Enfin, il verrait bien comment les choses allaient se présenter dans tous les cas.

« On ne sait pas grand-chose malheureusement. »

C’était dommage, mais bon, en même temps, on ne pouvait pas leur porter préjudice. Ils ne savaient pas de premier abord qu’ils allaient rencontrer un dragon. Ils avaient été pris par surprise, et c’était déjà une chance qu’ils s’en soient réchapper sans être blessé ou pire. Luca tenterait de faire les choses de la meilleure des façons, avec les informations dont il disposerait.

« Avec Sir Méléagant, nous avons réussi à le blesser mais il est parvenu à s’enfuir. Ce n’est pas un dragon adulte, mais il ne manque pas de force pour autant. »

Il n’en doutait pas une seconde, les dragons étaient dangereux dès leur sortie de l’œuf. Ces créatures ne devraient même pas exister. Enfin bon, s’il était blessé, c’était encore mieux. La tâche en serait peut-être plus simple avec un peu de chance, sauf s’il avait déjà guéri de ses blessures. Mais au moins, cela donnait une certitude qu’il n’était pas intouchable, et c’était le principal.

« D’après nos premières recherches, il semblerait que les traces de sang mènent en direction de Avalon. Mais nous n’avons pas plus d’idée concernant sa position. »

Avalon… Luca n’était pas très enthousiaste à l’idée de s’y rendre. Cet endroit était peuplé de créatures magiques, et de par son allégeance aux chasseurs, elles n’étaient pas ses alliées. Mais il irait si c’était là que le roi voulait qu’il aille. Il ne discuterait pas les ordres, bien entendu.

« C’est déjà une chance que vous en soyez sortis sains et saufs. Ces créatures sont dangereuses dès leur naissance. Espérons qu’il n’a pas eu le temps de guérir ou de grandir. Quel genre d’arme conseillerez-vous pour tuer un dragon ? Leurs peaux son épaisses, et leurs écailles solides. »

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Il faut prendre le dragon par les cornes

Pour l’heure, Luca ne se sentait ni confiant, ni inquiet par la mission que le roi lui confiait. Il attendait d’avoir tous les éléments avant d’y songer pleinement. La situation était inhabituelle, et l’ennemi était puissant, mais cela ne voulait pas dire que tout espoir de réussite n’existait pas. Luca avait envie de mener à bien cette mission, pour le roi, pour Camelot, c’était son rôle de chevalier, de protéger le royaume. Et il se sentait encore plus motivé lorsqu’il était question de créature magique à anéantir, de par son affiliation aux chasseurs. Oh, il n’était pas le plus haineux, et le plus virulent, mais il s’était laissé prendre au jeu par les arguments de Maria, et maintenant, c’était profondément ancré en lui.

Tout cela était dans tous les cas à prendre sincèrement au sérieux. C’était une véritable menace, et il fallait être préparer au maximum. Luca savait qu’il ne partirait pas seul, c’était évident. Seul contre un dragon, même juvénile c’était presque suicidaire. Mais bon, Luca allait se préparer un maximum, et il était une bonne chose que le roi puisse tout de même lui donner bon nombre de renseignements sur l’état actuel des choses. Ils avaient au moins un peu d’avance, et ne partaient pas totalement à l’aveuglette. Ce n’était pas non plus optimal, ni joué d’avance, mais c’était toujours cela.

« Je l’espère également, c’est pour ça que nous devons mettre rapidement en place une équipe et organiser un voyage. Nous avons réussi à le blesser avec nos épées, mais il est évident qu’il nous faut préparer une offensive plus efficace. »

Luca était d’accord avec le souverain. En effet, il ne fallait pas qu’ils traînent, et laisse l’opportunité et le temps au dragon de devenir encore plus puissant. Et leurs armes semblaient trop faibles. Il fallait des projectiles, étant donné que le dragon volerait sûrement, mais il ne leur fallait pas n’importe quelles flèches non plus, évidemment.

« Des armes à distance seraient utiles dans tous les cas, pour éviter de trop le contact. Mais comme vous le souligner, la peau de ses créatures est particulièrement dure. Je pense qu’il nous faudra l’aide de la magie. »

Le chevalier retint une grimace, restant parfaitement neutre, ce n’était pas le moment de se trahir. Certes, la peau des dragons était connue pour être extrêmement dure, et des armes normales seraient d’un trop faible effet contre eux, mais Luca n’avait pas eu envie de penser avoir recours à la magie, même si évidemment, cela semblait être la solution la plus logique. Mais se mêler à des êtres dotés de magie, faire équipe avec eux, cela ne l’enthousiasmait pas vraiment à dire vrai, mais il n’avait pas le choix, et il ne pouvait pas émettre ses objections à Arthur, ce dernier ne les comprendrait pas.

« La magie sire ? Ne craignez-vous pas que la bête puisse sentir à distance la magie et nous trouver plus facilement ? Je n’y connais rien en ces choses-là alors j’ai quelques interrogations, mais si vous pensez qu’elle nous sera utile, je ne peux que vous suivre.

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Luca n’avait pas vraiment envie d’être obligé d’user de la magie pour pouvoir vaincre ce dragon. Pourtant, il voulait le vaincre, parce qu’il représentait ce contre quoi les chasseurs luttaient, et que cette créature était dangereuse. Mais le but n’était pas non plus de montre au peuple que la magie était une arme dont il était bien de se servir, alors vaincre ce dragon à l’aide de la magie, serait quelque chose de totalement contreproductif pour le groupuscule qu’était les chasseurs. Mais Luca ne pouvait décemment pas en parler au roi. Il n’était pas dans la confidence, et il était certain qu’il n’approuverait pas leurs agissements. Alors le chevalier, tentait de lui fournir des arguments qui pourraient être considérés comme juste, et sans montrer son animosité envers tout ce qui touchait à la magie. Il était inutile d’éveiller les soupçons d’Arthur.

D’autant plus que Luca appréciait vraiment son roi. Ce n’était pas du tout un acte de trahison. Luca ne remettait pas en cause le règne d’Arthur, et en aucun cas, il n’avait envie de l’abréger, et de renverser le pouvoir. Le problème était simplement, et purement, la magie. Elle était beaucoup trop présente à Camelot, et il fallait y remédier. Il était hors de question qu’elle prenne encore plus le pas. Les êtres magiques étaient trop puissants, les hommes pouvaient difficilement lutter contre. Sans compter le fait que la magie était bien trop présente dans le pouvoir, étant donné que Merlin était un conseiller d’Arthur. L’enchanteur pourrait très bien décider de manipuler le roi à sa guise, de l’envouter et de s’en servir comme d’une marionnette. Ce qui ne devait absolument pas arriver.

« Je ne pense pas que ça posera plus de souci, au vu de son état, il y a de forte chance qu’il soit sur le qui vive dans tous les cas. Je vais demander conseil à Merlin, il sera le mieux placé pour nous guider dans cette quête. Je lui demanderais d’en prendre part également. Il faut que nous mettions toutes les chances de notre côté de toute façon, nous ne pouvons pas prendre de risque. »

Luca se retint de grimacer, en entendant le nom qu’il ne voulait surtout pas entendre. Il n’avait pas envie de faire équipe avec Merlin, il n’avait aucune confiance en cet homme. Effectivement, sa puissance pourrait les aider à vaincre le dragon, mais c’était cette même puissance dont Luca se méfiait. Seulement, il ne pouvait pas en faire part au roi. Et ce serait lui qui aurait le dernier mot, dans tous les cas. Mais ce n’est pas pour autant que Luca se sentait soulager de la future présence de l’enchanteur, au contraire.

« Oui, vous avez raison. Je me fie à votre jugement, et tout sera fait selon vos ordres Sire. »

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