Je te respecte seulement parce qu'Arthur te respecte [PV Meleagant]

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Il était nuit et la lune était déjà haute dans le ciel lorsque Lancelot se réveilla une nouvelle fois de son sommeil. Ces derniers temps, il ne cessait de faire d’horribles cauchemars. Il voyait du sang, des cadavres, des montres… Il se souvenait en avoir fait lorsqu’il était petit mais sa mère l’avait toujours rassuré sur le caractère fictif de ces rêves. Cependant le chevalier avait de plus en plus de mal à les contrôler et à les oublier… Ainsi, il lui arrivait de temps à autre de sortir de son lit afin d’aller faire un tour afin de se changer les idées. C’est donc avec l’éclairement de la lune que l’homme se vêtit d’une simple chemise blanche et d’un pantalon de cuir noir. Il mit son poignard à sa ceinture et prit sa cape au cas où la nuit serait froide.

A force de marcher la nuit, il connaissait les recoins du château. Il lui arrivait de tomber sur les gardes de temps à autre mais ils avaient pris l’habitude de le voir la nuit. Il faut dire qu’entre les cauchemars et les rêves concernant Guenièvre, Lancelot n’avait pas beaucoup de temps pour dormir. Pour une fois, il sortit du château et se retrouva dans la ville, à passer près des tavernes et des bordels… Mais le chevalier souhaitait un endroit calme où il pourrait réfléchi tranquillement. Alors, à force de recherche de quiétude, il avait trouvé une sorte de rocher près d’un ruisseau. Comme à son habitude, il s’y rendit. Il ne pouvait s’empêcher de vouloir partir, de vouloir tout quitter.

En soit tout pourrait être plus simple s’il retournait auprès de sa mère. Elle pourrait peut-être lui apprendre son savoir et peut-être qu’il pourrait, par la suite, trouvé un nouvel amour. Aimer quelqu’un d’autre pour soigner sa blessure était une des meilleures décisions qu’il pourrait prendre mais sa loyauté envers Arthur était sans failles…

Alors que le chevalier se perdait dans ses pensées, il entendit une branche craquer non loin de lui. Il se releva avec une rapidité insoupçonnée afin de faire face à cet intrus qui venait troubler ses pensées.

- « Qui est là ? » lâcha-t-il d’un ton menaçant.

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es séjours que Méléagant se devait de passer à Camelot étaient toujours pour lui à la fois une bénédiction et une souffrance. Une bénédiction, oui, car ils lui donnaient l'opportunité d'approcher Guenièvre de plus près, quand bien même cette dernière ne manquait jamais la moindre occasion de le remettre à sa place avec le dédain et la froideur qu'il lui connaissait depuis presque toujours (ce qui n'était pas surprenant au vu de leur premier contact, qui n'aurait eu que peu de chances d'être amical), et qu'il n'adressait qu'à lui-seul. Au moins avait-il une place privilégiée dans son cœur, même ce devait être une sinistre place. Si elle ne manquait pas de lui montrer ne pas supporter sa présence, le chevalier, oui, se délectait de la sienne, et supportait mal les moments où il devait s'en penser. La souffrance, quant à elle, venait d'elle et d'Arthur, et se mêlait toujours d'une rage et d'une colère sourdes. La souffrance de ne pouvoir conquérir un cœur qu'il considérait pourtant comme devant lui appartenir, et celle de voir Arthur se pavaner sur un trône qui n'aurait jamais dû être à lui... Quel agacement que de parcourir les couloirs de ce château en visiteur quand tout ce qui se trouvait là devrait lui appartenir.

Quoi qu'il en soit, il n'allait plus y rester plus longtemps. Dès le lendemain, Méléagant devait quitter Camelot, et la souffrance, cette fois, serait de quitter Guenièvre, la bénédiction de quitter Arthur. Il ne se réjouirait de sa compagnie que le jour où il lui prendrait sa couronne, celle qui lui revenait de droit. En attendant, il s'épargnait sans mal sa présence et sa conversation. Le chevalier avait décidé de sortir du château, ce soir là, pour parcourir les alentours de Camelot, et ce fut par un total hasard que, longeant un ruisseau, il se retrouva en présence d'une autre silhouette connue : celle de Lancelot, chevalier loyal pour sa part, avec lequel Méléagant n'avait sans doute qu'un seul et unique point commun, mais quel point commun ! Il serait forcément source de discorde entre eux, s'ils en avaient conscience.

-Ce n'est que moi, répondit posément le chevalier dans l'intention d'apaiser les accents de menace qu'il entendait dans la voix de Lancelot. Méléagant se rapprocha un peu plus. Je vois que je ne suis pas le seul à n'avoir su trouver le sommeil, cette nuit.

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Lancelot n’avait pas vraiment envie de se battre à cette heure et il espérait que ce ne soit qu’un paysan ou un marchand, au pire une prostituée à la recherche de clients mais au moins que ce soit une personne qu’il pouvait refouler sans problèmes. Le chevalier avait l’habitude des sorties nocturnes, mais il avait osé penser que son escapade ne serait pas interrompu de la sorte. Il avait besoin de réfléchir, pas de discuter. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que l’intrus n’était autre que Méléagant. Bien qu’il soit un chevalier de la table ronde, Lancelot n’éprouvait que du dégoût pour cet homme et la seule raison pour laquelle il ne lui manquait pas de respect ouvertement était qu’Arthur lui en voudrait certainement d’un tel comportement.

Le chevalier du Lac, laissa tomber sa garde et rangea son arme avant de se rasseoir sur le rocher où il avait commencé sa réflexion. Méléagant lâcha une phrase qu’à laquelle Lancelot ne put s’empêcher de sourire.

« - Nous avons tous des préoccupations en tant que chevalier de la table ronde. » dit-il simplement en réponse à son « frère d’armes ».

Lancelot n’invitait pas vraiment le chevalier à rester, mais il ne lui disait pas non plus de partir. Au fond de lui, il savait très bien que cette escapade était sans doute pleine de question auprès de Méléagant. Mais le chevalier du Lac refusait de trop en dire. Il n’éprouvait aucun réel respect pour cet homme qui avait tenté d’épouser Guenièvre en forçant son père à lui donner sa main. Lancelot ne comprenait même pas pourquoi Arthur avait accepté les excuses de cet homme alors que tout le monde sait que Méléagant le jalouse depuis le premier jour de son règne.

Mais Lancelot avait appris avec sa mère à ne pas faillir devant les personnes qu’il ne respectait pas et c’est pourquoi il ne lui avait toujours pas mis son épée dans le ventre. Mais Lancelot ne pouvait plus réfléchir à ses problèmes de cœur à présent, aussi il se contenta de demander à son meilleur ennemi.

« - Qu’est-ce qui vous empêche de dormir au point que vous vous baladiez en pleine nuit ? » osa-t-il demander sans le regarder.

Lancelot se décida enfin à se retourner pour lui faire face. Après tout avec cet homme, mieux valait s’attendre à tout…

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n découvrant à qui il avait affaire, Lancelot sembla rassurée, et le lui signifia en rangeant l'arme qu'il n'aurait sans doute pas manqué d'utiliser contre tout brigand qui aurait eu l'audace de venir déranger sa tranquillité en lui cherchant querelle (un tel brigand n'aurait sans doute eu que peu de chances de s'en sortir, en définitive, Méléagant lui-même savait reconnaître que Lancelot était, parmi les chevaliers de la table ronde, l'un des plus redoutables). Méléagant n'en était pas mécontent, il n'avait pas outre mesure envie de se lancer dans il ne savait quel combat à l'aveugle. Il n'avait cherché qu'un peu de solitude, mais il allait donc se satisfaire d'un minimum de conversation avec Lancelot. Peut-être saurait-il en retirer quelque chose de satisfaisant. Il lui fit remarquer que tout chevalier de la table ronde avait ses préoccupations. C'était sans doute vrai : le Graal comme obsession, des engagements à respecter, des quêtes à satisfaire, ce n'était pas toujours simple, parfois, l'esprit pouvait flancher, surtout quand la plus grande quête entre toutes demeurait vaine (d'un autre côté, le chevalier considérait que cette traque d'un calice dont nul ne saurait prouver l'existence était dès le départ une perte de temps). Ce n'était pour autant pas de telles préoccupations qui accaparaient les pensées de Méléagant. Non, lui, il songeait au trône qu'il voulait obtenir et à la reine qu'il avait l'intention d'épouser. Toujours les mêmes songes, qui tardaient à se concrétiser. Mais il ne désespérait pas. Il était convaincu que, un jour, il obtiendrait ce qu'il pensait lui revenir de droit. Il aurait peut-être pu laisser Lancelot à ses rêveries et revenir aux siennes, mais il choisit plutôt de poursuivre ce brin de conversation. Qui sait, elle finirait peut-être par lui servir.

-Je dois partir en mission, demain, dit-il très posément, sans donner le détail de cette mission en question, après tout, son but n'était pas vraiment ce où il voulait en venir. Ce n'était pas l'appréhension de ce qui l'attendait ou même du voyage qui l'intéressait réellement, davantage, plutôt, ce qu'il laissait derrière lui, ce qu'il ne manqua pas d'affirmer, d'ailleurs. Mais sans se montrer trop explicite, tout de même. Quand bien même son allégeance était - à juste titre - mise en doute par nombre de ses pairs, ce n'est pas pour autant qu'il déviait de son habituel discours. Camelot me manque déjà.

Camelot, ou plutôt l'endroit où il se sentait appelé à régner et la femme qu'il se sentait appelé à épouser.

-Et vous alors, à quoi devez-vous votre insomnie ?

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Lancelot était un homme qui respectait les décisions des autres. C’est pour cette raison qu’il respectait un minimum Méléagant. Cependant il n’avait jamais compris comment Arthur pouvait dormir tranquille lorsque le chevalier était au château. Cet homme avait toujours aimé le pouvoir et il n’avait jamais caché son ambition pour atteindre le trône de Camelot et avoir la main de Guenièvre. Par moment, Lancelot avait tendance à lui montrer qu’il ne l’aimait pas vraiment, mais était-ce vraiment ce qui était le mieux à faire ?
Cette conversation nocturne apporterait peut-être des questions au chevalier du Lac. Il détestait cet homme, mais on se rapprochait de ses ennemis, pas de ses amis. Le plus dur pour Lancelot serait de jouer la comédie en fait. Il n’aimait pas mentir, mais face à des hommes comme celui-ci, on n’avait pas toujours le choix.

Lancelot lui avait demandé la raison de son insomnie aussi bien par politesse que par curiosité. Il ne voulait pas vraiment converser avec lui mais il ne pouvait s’empêcher de vouloir savoir les intentions de cet homme. Méléagant était un homme beaucoup plus mystérieux et malgré qu’il cachait de plus en plus ses intentions, Lancelot essayait toujours de le garder à l’œil. Le chevalier lui expliqua qu’il partait en mission le lendemain et que Camelot lui manquait déjà. Au fond de lui, Lancelot savait que c’était plutôt la vue de Guenièvre qui allait lui manquer mais il se tut à ce propos.

« - Prenez cette mission comme un gage de confiance de la part du roi, il ne laisserait pas n’importe qui aller en mission. » lui dit Lancelot aussi bien pour le « rassurer » et pour le prévenir.

La question de son frère d’arme laissa Lancelot silencieux quelques minutes. Il ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait répondre à cela. Il se tourna finalement vers Méléagant pour répondre à sa question.

« - Je songe à l’avenir. Etre chevalier est passionnant mais ce n’est pas comme ça que j’avais imaginé mon futur. » lui expliqua-t-il à demi-mots, essayant de rester flou malgré tout.

Lancelot savait très bien qu’il devait en dire le moins possible, comme Méléagant allait faire la même chose. Il devait faire attention à son secret, il n’avait pas le droit de le laisser partir, il devait tout faire pour le garder au fond de lui.

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éléagant afficha un fin sourire tout en écoutant les propos de son interlocuteur. Au fond, ces derniers avaient tout pour le satisfaire. Il aimait, en effet, à croire que les missions que lui confiait le roi étaient un gage de sa confiance et la preuve qu'il ne le soupçonnait plus de rien, en dépit de leurs contentieux passés. Il est vrai qu'il n'accordait pas ce "traitement de faveur" à tout le monde. Bien sûr, cela pouvait tout aussi bien vouloir dire que Arthur cherchait tout simplement à éloigner Méléagant de Camelot (et par conséquent de la reine également) en lui confiant des missions bidon. Ça aurait pu, étant donné que parfois, Méléagant avait le sentiment de courir après du vent. D'un autre côté, le Graal lui-même était du vent à ses yeux. Mais le chevalier de la table ronde optait plutôt pour l'hypothèse que Lancelot soutenait également pour sa part.

Oui, Arthur lui faisait confiance, ce n'avait pas été simple pour commencer, mais Méléagant était certain d'avoir retrouvé les bonnes grâces du roi, et il s'en amusait beaucoup. Ce serait bien plus simple pour la suite. Ce même si certains chevaliers ne manquaient pas d'avoir des doutes (pour certains confirmés - dans le cas de son cousin Urien, notamment). Mais il s'en moquait, tant que l'illusion prenait auprès d'Arthur, tant qu'il ne laissait pas d'indices flagrants de ses ambitions, alors tout allait pour le mieux.

-Je fais au mieux pour me montrer digne de cette confiance, en tous cas.

Et c'était le cas, techniquement, en effet, il faisait son possible pour se mettre le roi dans la poche... mais ce n'était bien évidemment pas à des fins acceptables et dignes. Quoi qu'il en soit, Méléagant n'avait pas réellement l'intention de s'épancher trop longuement sur son sort, bien au contraire, moins il en disait, mieux c'était. Aussi préférait-il se concentrer sur son interlocuteur et sur les raisons de sa propre insomnie. D'autant que le propos de son interlocuteur l'intriguait. Il évoquait son avenir, ou du moins la manière dont il l'avait imaginé, et qui se différenciait visiblement de son statut de chevalier. Il était curieux de savoir de quoi il pouvait retourner, alors.

-Et quelle était votre vision du futur, alors, si je puis me permettre ? demanda-t-il alors.

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Au fond de lui, Lancelot ne pouvait s'empêcher de détester cet homme. Il mentait ouvertement à Arthur et ne cachait pas son attirance pour la reine. Heureusement que la reine ne se laissait pas faire sinon qui sait ce qui pourrait se passer ? En soit, Lancelot ne laisserait jamais personne s'en prendre à Guenièvre mais si jamais Arthur se conduisait en malotru, pourra-t-il intervenir ? La fidélité qu'il avait pour le roi l'influencerait sûrement sur sa réflexion mais jamais il ne pourrait laisser Guenièvre maltraité, son amour pour elle semblait être plus fort que tout.

Pour en revenir à Méléagant, Lancelot était persuadé qu'il mijotait quelque chose. Il ne savait pas vraiment quoi mais il comptait bien le découvrir. Seulement comment un chevalier pourrait-il enquêter sur un frère d'arme ? Un chevalier de la table ronde qui plus est ? Mais il allait y arriver, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne le découvre.
Le chevalier du Lac ne répondit rien lorsque l'homme lui parla de l'espoir qu'il était digne de confiance. Mais le soupirant de Guenièvre n'y croyait rien. Sur ce point-là il prenait Arthur pour un sot de refaire confiance à un tel homme. Par la suite, Méléagant demanda ce qui préoccupait Lancelot à propos de l'avenir. Il faut dire que cette question piquerait au vif n'importe quel être humain.

- " Je songe à la quête du Graal tout d'abord." commença Lancelot.

Sûrement comme chaque chevalier de la table ronde bien que certains étaient persuadés que le roi s'acharnait à courir après un pauvre fantôme sans aucun intérêts. Mais Lancelot était fidèle et comptait bien tenir parole. Après tout pourquoi parlait-on du Graal s'il n'existait pas ? C'était une question assez stupide sinon...

- " Mais la question la plus importante concerne un possible mariage. " laissa tomber subitement Lancelot.

Après tout le chevalier semblait résolu. La seule manière d'oublier Guenièvre était de se marier, de jurer fidélité à une femme qui aura toute son attention, qui portera ses enfants et qui l'aimera plus que tout au monde. Sa conversation avec Arthur lui avait montré que c'était sûrement la meilleure des solutions.

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éléagant fut assez désappointé d'apprendre que la conception que Lancelot avait de l'avenir (et au passage, il lui savait gré d'avoir bien voulu répondre à sa question sans détours) comprenait le Graal comme une priorité alors même qu'il avait affirmé plus tôt que sa conception de l'avenir s'exemptait de son rôle de chevalier. En officiant à la table ronde, il avait tout le loisir de courir après cette chimère. Mais peut-être s'exprimait-il à ce sujet de manière plus général : chevalier ou pas, il considérait la quête du Graal comme étant importante. Et c'était bien sûr le cas de nombreux autres de ses collègues. C'était une chose que Méléagant comprenait, en soi, sans pour autant adhérer à cette idée. Si le saint Calice existait vraiment et possédait les pouvoirs que la légende lui attribuait, alors oui, il ne semblait pas illogique de l'espérer de toute ces forces, mais Méléagant était des plus sceptique concernant son existence, et quand bien même le Graal devait finir par être trouvé (sait-on jamais), il n'espèrerait pas le voir servir au royaume de Pendragon de prospérer. Il l'utiliserait pour son propre intérêt. Mais soit, Lancelot était donc un autre obsédé du Graal. Comme s'il n'en suffisait pas d'un seul. Soit, Méléagant préférait ne pas argumenter à ce sujet sous peine de faire résolument disparaître sa couverture. Il se contenta donc d'un hochement de tête avant de prononcer à ce sujet quelques mots de circonstance, et dont il ne pouvait évidemment pas croire le moindre d'entre eux.

-Qui n'y songe pas ?

D'un autre côté, lui-même était bien contraint d'y songer (sans pour autant en rêver) tant il en était question, encore et encore. Il n'insista pas davantage, Lancelot s'épanchait dors et déjà sur un autre sujet. Et Méléagant choisit de s'intéresser à celui-ci en particulier. Alors, ainsi, le chevalier du Lac avait l'intention de se marier ? Était-ce un projet concret ? Une simple envie, le temps passant ? Ou s'agissait-il d'autre chose ? Méléagant se permit une fois encore de se montrer curieux.

-J'ignorais que cela faisait partie de votre projet, dit-il sur le ton de la conversation, y a-t-il une heureuse élue ?

Plutôt une heureuse élue pour en oublier une autre, dans le cas de Lancelot, et Méléagant s'en réjouirait s'il savait. Un soupirant en moins pour Guenièvre.

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Lancelot savait bien que les priorités de Méléagant n'étaient pas de trouver le Graal ou bien s'il le trouvait il se cacherait bien de prévenir Arthur de cette découverte. Alors la réponse assez vague de l'homme ne fit aucun effet au chevalier du Lac. Cependant ce dernier était étonné de voir qu'il conversait avec le chevalier qu'il respectait le moins, bien qu'il ne le montrait pas. La suite de la conversation commença légèrement à énerver Lancelot. Il n'aimait pas se plaindre ni se parler de sa vie privée, encore moins avec cet homme... Mais il ne pouvait plus se dérober, il avait parler et c'était trop tard à présent. Il n'aimait pas vraiment la tournure que prenait cette conversation mais c'est lui qui l'avait enclenché.
En fait, Lancelot ne savait même pas quoi répondre à cette question. Il ne connaissait lui même pas la réponse à tout ça. Il comptait se marier mais avec qui ? Où ? Quand ? Il recherchait encore l'envie de se marier au fond de lui, mais il ne la trouvait pas. Il demanderait sûrement à Arthur s'il connaissait des gentes dames qui cherchaient un bon parti.

La question de Méléagant lui parut extrêmement indiscrète. Ils ne se connaissaient pas énormément pour se genre de question. Arthur pouvait se le permettre mais lui...

- "Qui ne pense pas à cela ? N'avez-vous jamais souhaité épouser une femme ?" lança Lancelot à mi-chemin entre le sarcasme et l'ironie.

C'était une pique que le chevalier ne pouvait s'empêcher de faire. Tout le monde savait que Méléagant avait eut pour projet d'épouser la reine Guenièvre. Mais l'arrivée d'Arthur lui avait fait tout perdre, la couronne et la reine. Lancelot reprit doucement la parole.

- "Malheureusement je n'ai pas encore trouvé celle qui deviendra ma femme." dit-il les yeux dans le vague.

Puisque celle qu'il aimait n'était pas accessible il devait trouver celle qui fera de lui un homme heureux malgré tout. Au fond de lui, Lancelot espérait tomber amoureux de sa future promise, mais cela semblait beaucoup trop compromis.

- " Enfin, je suppose qu'il me faudra l'approbation d'Arthur pour épouser celle que j'aimerais..." déplora Lancelot. " Et vous ? Vous n'avez pas envie de trouver une épouse qui vous chérira à votre retour chez vous ? "

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I

l est certain que la question de Méléagant était parfaitement indiscrète, d'autant que Lancelot et lui n'étaient ni confidents, ni même simplement amis, tous les deux, seulement deux chevaliers qui, normalement, actaient pour une même cause, même si, dans les faits, ils n'avaient peut-être en commun que la passion d'une même fin. Mais Méléagant n'avait à vrai dire que faire d'être indiscret, ce n'était pas, justement, comme s'il avait quelque réputation à entretenir auprès de Lancelot. Il était curieux, alors il exprimait sa curiosité sans gêne, quitte à se faire rembarrer. Au mieux avait-il un élément de réponse, au pire se faisait-il envoyer sur les roses, ce n'était pas si grave. Finalement, il eut droit à un mélange subtil des deux. D'accord... Méléagant se sentit bel et bien piqué au vif quand son interlocuteur lui demada si, lui, n'avait jamais eu l'intention de prendre épouse. S'il n'évoquait pas directement Guenièvre, il était évident qu'il faisait référence à elle.

Et forcément, c'était pour lui comme appuyer sur une plaie jamais fermée. Il grimaça légèrement mais retrouva bien vite son masque d'impassibilité. C'était sans doute de bonne guerre, mais ce n'était pas pour autant agréable de se rappeler cette défaite cuisante. Qu'importe, un jour, il prendrait bel et bien épouse. Il prendrait Guenièvre pour épouse, même. Il prendrait sa revanche sur son passé. Mais ce n'était pas le sujet pour le moment (en tous cas le pensait-il), pas encore. Quoi qu'il en soit, Lancelot finit par lui répondre. Il voulait trouver une épouse pour en trouver une, pour qu'une femme aimante l'attende à son retour chez lui, c'est tout.

-Bien des chevaliers n'ont pas attendu après l'approbation du roi pour prendre épouse, remarqua tout simplement Méléagant, ce qui pour le coup était un simple fait, de nombreux chevaliers, même après avoir prêté allégeance, n'étaient pas allé trouver Arthur pour guetter son approbation. Lancelot lui retourna sa question, et Méléagant n'éprouva pas réellement de pudeur à y répondre. Il y a longtemps que j'ai renoncé à prendre épouse. Et pour cause, c'était Guenièvre et personne d'autre. Alors non, il n'avait pas renoncé à prendre épouse puisqu'il n'avait pas renoncé à elle. Mais ça, il ne pouvait évidemment pas le dire. Je n'y tiens plus vraiment.

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Si Lancelot avait voulu discuter avec Méléagant, il n’aurait pas attendu la nuit pour qu’ils se voient par hasard. Il faut dire que le chevalier du Lac ne pouvait supporter cet homme si bien que chaque fois qu’il devait lui parler, il se forçait à rester poli. Viviane lui avait toujours appris à quel point il fallait respecter les autres et qu’il ne fallait jamais montrer à quelqu’un qu’on ne pouvait le supporter. Mais c’était bien plus fort que lui. Jamais il ne pourrait adresser ne serait qu’un semblant de sourire à cet homme.

Depuis que Lancelot avait embrassé Guenièvre, il le détestait encore plus. Comment pouvait-on vouloir épouser une telle femme de force ? Il fallait la chérir, lui montrer l’amour qu’on lui portait, pas la forcer à vous épouser sous prétexte que l’on est un pseudo roi…

Méléagant reprit la parole en expliquant qu’il ne fallait nullement la permission du roi pour se marier mais au fond de lui, Lancelot se sentait obligé de lui en parler. Il était chevalier avant tout autre chose, si Arthur lui refusait un mariage alors il se résoudrait à aimer une femme en secret. De toute façon avait-il vraiment le choix si son chef le lui refusait ?

- « Je suis un chevalier avant d’être un homme. Si je dois me marier, c’est avec l’approbation du chef de notre ordre, pas parce que je l’ai décidé. »

Oui Lancelot avait travaillé bien trop durement pour laisser perdre son travail à cause d’une femme. Il avait entendu parler des chevaliers qui avaient délaissé leurs rôles de chevalier pour leur vie de famille et qui avait dut quitter l’ordre de chevalerie. Mais il se souvenait aussi de chevaliers qui avaient oublié qu’ils possédaient une vie de famille.

- « J’aurai osé penser que vous souhaitiez faire prospérer votre nom. » remarqua Lancelot.

Après tout c’était souvent la raison pour laquelle les hommes cherchaient une épouse. Ce n’était pas tout le temps pour leur physique ou par cupidité mais seulement pour que leur nom continue d’évoluer dans le temps afin de marquer l’histoire. Lancelot était persuadé que Méléagant était un homme ne cherchant que le pouvoir. Au fond de lui, Lancelot était persuadé que Méléagant complotait contre Arthur mais il n’en avait aucunes preuves…

- « Mais je peux comprendre qu’une blessure amoureuse peut freiner cette envie de mariage… » lâcha soudainement le chevalier du Lac.

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I

l était chevalier avant que d'être un homme, disait-il. Vraiment, Méléagant ne pouvait s'empêcher de trouver cette réponse triste à mourir. Lancelot vouait apparemment sa vie à son titre de chevalier de la table ronde, et aux vœux qu'il avait prononcés en ce nom.. C'était peut-être ce qu'ils étaient tous supposés faire, mais cela n'empêchait en rien Méléagant de trouver cela proprement absurde. Bien sûr que la personne humaine et ses intérêts prenaient toujours le pas sur le moindre engagement, même le plus noble et le plus déterminé. L'homme était par nature égoïste. Et Lancelot pouvait bien jouer les preux chevaliers au grand cœur, être le total inverse de ce qu'il était lui-même, Méléagant était convaincu qu'il n'était pas moins corruptible qu'un autre, et qu'un jour, ses propres considérations prendraient le pas sur ses beaux et nobles engagements. Mais bon, qu'il croie en ses chimères s'il le voulait, ce n'était de toute façon pas ses affaires.

Du moins c'était ce qu'il pensait. Ce pourrait à l'avenir le devenir, à un titre qu'il était bien le dernier à savoir soupçonner. S'il devait courir dans les jupons d'Arthur pour la moindre occasion, c'était son souci. Absurde souci, mais le sien quand même. Il fit mine de rien quand Lancelot observa qu'un chagrin d'amour pouvait réduire à néant toute envie de mariage, même dans l'optique de voir son nom perdurer à travers les âges. Il est vrai que Méléagant caressait encore l'espoir de s'assurer une descendance. Mais il ne voulait d'aucune autre femme que Guenièvre pour être la mère de ses enfants. Un jour... Non, il ne désespérait pas, il y croyait au contraire dur comme fer. Mais hors de question d'en faire l'aveu à Lancelot.

- J'ai passé l'âge de conter fleurette à la gent féminine. Je suis comme vous, Lancelot, et j'ai choisi d'être un chevalier plutôt qu'un mari.

La formule était aussi élégante que fausse, bien sûr, mais c'est sous cet angle qu'il choisissait de donner la réplique à son interlocuteur.

Si l'histoire daigne retenir mon nom, j'ose espérer que cela sera dû à mes faits d'arme plutôt qu"à ma progéniture.

Et en soi, cette dernière affirmation n'était pas totalement fausse.

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De tous les chevaliers, Lancelot trouvait que Méléagant était de loin le plus égoïste. Il était sûr que si l'opportunité d'abandonner Arthur aux griffes d'un montre ou d'un ennmi lui apparaîtrait, il le ferait sans aucune hésitations. Pour ça, il n'aurait aucune crainte à dépasser les limites comme il l'avait déjà fait auparavant. D'ailleurs, le chevalier du Lac ne comprenait toujours pas cette décision. Certes un roi devait être bon envers ceux qui reconnaissaient leurs fautes, mais à ce point-là... Il l'avait tout de même refuser comme roi et avait prit une noble famille en otage. Etait-ce vraiment digne d'un chevalier ?
C'est pour cela que Lancelot n'avait pas vraiment envie de devenir roi. En soit cela est plutôt gratifiant, des hommes et des femmes à son service qui se plient à ses moindres envies... Mais Lancelot avait vécut la plupart du temps parmi les villageois et la misère. Cela n'avait changé que depuis son arrivée à Camelot et son nouveau rôle de chevalier.

Alors quand Méléagant expliqua qu'il n'avait plus l'âge de passer du temps à courtiser des jeunes femmes, au fond de lui Lancelot comprit tout de suite. Il ne voulait que Guenièvre pour femme. Ce qui le rendait d'autant plus dangereux pour le roi comme pour la reine. Seulement depuis l'échange de leur baiser, jamais Lancelot ne permettrait à quelqu'un de faire du mal à sa belle. D'ailleurs c'était ce qui pouvait rendre le chevalier du Lac un peu plus dangereux qu'il n'y paraissait.

- " Bien sûr. Soutenir le roi est plus important que n'importe quel autre chose. " lâcha Lancelot.

Etait sarcastique ? Un peu tout de même. Tout le monde savait que Méléagant voulait la reine pour lui alors servir le roi n'était que dans son propre intérêt. Sinon pourquoi serait-il encore là ? Au fond de lui, Lancelot savait très bien que si Méléagant avait défié Uther, il aurait certainement été condamné pour trahison.

- " Je pense que l'histoire se souvient déjà de vous Méléagant. "

Mais ce ne devait sûrement pas être dans le sens qu'il voulait. Car pour l'instant l'histoire se souvenait de lui plus pour sa traîtrise que pour ses actes de chevaleries. Et cela, tout le monde le savait.

**Méléagant** Feat : Aiden Gillen Messages : 831

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S

i les beaux discours hypocrites de Méléagant avaient su, au fil des années, endormir la confiance d'Arthur, au point qu'il daigne finalement lui accorder un pardon plein et entier, il était assez évident qu'il ne pourrait pas duper de la même manière son interlocuteur, qui entendait ses explications et ses excuses sans en croire mot. Le chevalier pensa en tout cas ne pas s'y tromper quand Lancelot affirma que soutenir le roi était plus important que toute autre chose. Ce pourrait passer pour une remarque innocente si elle était prononcé par un autre, mais Méléagant était convaincu que son interlocuteur ne la formulait pas en vain. S'il daignait s'exprimer ainsi, c'était parce qu'il était convaincu que les intérêts d'Arthur, contrairement à ce qu'il prétendait, n'étaient pas les siens. Et bien sûr, il avait raison. Cela se confirma encore quand Lancelot lui adressa une nouvelle pique, affirmant que l'histoire se souvenait déjà de lui. Il n'explicitait pas son propos, mais il semblait plutôt évident qu'il faisait référence à son passé, à l'enlèvement de Guenièvre qu'on lui avait certes pardonné (et encore, pas tout le monde), mais qui n'avait pas le moins du monde été oublié. Méléagant, qui accueillit cette remarque avec un léger sourire, devait bien admettre que son interlocuteur venait de marquer un point, mais il n'avait pas l'intention pour autant d'accueillir pour autant cette remarque avec mauvaise humeur. Ce ne serait là que donner raison à son interlocuteur. Qui n'avait pas besoin de cela pour savoir qu'il avait justement raison.

-Eh bien, j'ose espérer avoir le temps de laisser de moi une autre image, se contenta-t-il de répondre d'un ton presque innocent.

Et il ne mentait pas, au fond, même si ces mots devaient donner l'impression qu'il cherchait à redorer son blason. La vérité, c'est qu'il espérait en effet que si (quand) l'histoire se souvenait de lui, ce serait pour sa rapide accession au trône, pour le royaume qu'il aurait gouverné d'une main de fer, et non pour ses égarements passés, qu'il ne regrettait ceci dit pas. S'il pouvait revenir en arrière, il changerait certaines choses, bien sûr, mais pas la capture de Guenièvre en elle-même car il chérissait le moindre instant qu'il avait pu passer avec elle, même si les conditions qu'il avait alors réunies n'appelaient pas vraiment à quelque romantisme que ce soit.

code by Mandy

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Lancelot ne savait même pas pourquoi il prenait la peine de discuter avec cet homme. Il n’éprouvait aucun respect pour lui et là il prenait le temps d’écouter ses états d’âmes. La seule chose que voulait le chevalier du Lac était de rester seul mais ce ne semblait pas être pour ce soir. Malgré tout, il était resté discuter avec lui pendant de longues minutes. Il savait très bien qu’ils ne pouvaient pas s’apprécier après ce qu’avait fait Méléagant à Guenièvre. Mais Lancelot ne le laissera jamais recommencer. Son amour pour la reine ne cessait d’augmenter et malgré les apparences qu’il essayait de dissimuler tant bien que mal, de plus en plus de personne se rendait compte de ses sentiments pour la reine. Même son possible mariage avec la princesse de Bénoic ne semblait plus cacher les apparences.

- « Il faudra beaucoup de temps dans ce cas. Mais je serais peut-être capable de voir la différence, s’il y en a une. »

Lancelot songeait à retourner au château à présent. Il ne voyait pas vraiment où cette conversation pouvait les mener tous les deux. Il savait tous les deux qu’ils jouaient d’hypocrisie afin que la conversation ne soit pas plate entre eux. Mais Lancelot en avait marre de ces paroles dénuées de sens. Que pouvait-il bien se dire de plus ?

- « Je vais rentrer au château à présent. Une mission m’attend demain et je ne voudrais pas la manquer faute de sommeil. » lâchais-je en regardant Méléagant dans les yeux.

En effet, il allait devoir bientôt quitter Camelot pour une nouvelle mission pour trouver le Graal. Lancelot ne savait pas ce que cela présageait puisque le roi ne n’avait pas encore tout dit. Il ne savait même pas quel chevalier allait l’accompagner. Peut-être serait-ce Florentin ou Yvain, après tout ces chevaliers avaient encore beaucoup de choses à apprendre…

- « Je vous souhaite une bonne nuit Méléagant. » fit Lancelot avant de retourner au château.

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