Viviane passait généralement chaque précieuse seconde de ses journées à préparer quelques filtres magiques puissants et à passer en revue de multiples grimoires. Même en les connaissant par cœur, elle trouvait dans cette lecture intensive une forme de méditation reposante. Il faut dire que la compagnie n'était pas l'attrait le plus évident de sa demeure. Quelques serviteurs allaient et venaient discrètement dans les couloirs, mais la dame n'avait pas réellement quelqu'un à qui parler et l'ennui commençait à se faire sentir. Aussi casanière qu'elle puisse être, même Viviane pouvait parfois ressentir le besoin d'avoir une conversation avec un autre être vivant. Pourvu que ce dernier ai quelque chose d'autre que de l'eau entre les deux oreilles. C'est pourquoi l'annonce de l'arrivée de son fils lui tira un sourire sincère. S'il n'existait pas de réel amour dans son cœur envers Lancelot, la fée Viviane avait placé de grands espoirs en lui et tendait à le choyer en attendant que son piège se referme sur le roi Arthur et plus spécifiquement sur cette vieille bique de Merlin.
Soigneusement toilettée et vêtue pour l'occasion, la dame attendait dans son grand salon que le chevalier fasse son entrée. De la nourriture avait été déposée sur la table basse et il régnait dans la pièce un parfum subtil de fleurs des champs fraîchement coupées. En effet, celles-ci trônaient dans des vases en cristal un peu partout. Tout était raffiné et élégant chez Viviane. Pour ne pas dire froid, au premier abord. Elle n'avait jamais eu grand plaisir à s'entourer de couleurs chaudes, de couvertures et de coussins moelleux. L'aspect " cocon " ne lui seyait pas le moins du monde. C'est un jeune page qui vint interrompre son fil de pensées.
« Madame, le chevalier Lancelot est ici. » Dit-il en s'inclinant.
Viviane fit un petit sourire satisfait. Autrefois cet abus de déférence l'aurait agacée et mise mal à l'aise, mais ce n'était plus le cas. Les années et les siècles passant, elle avait appris à aimer le pouvoir et se sentir au dessus des autres. Cette attitude soumise était donc plus qu'appréciée venant de son personnel. Pour ne pas dire vivement conseillée.
« Faites le entrer, voyons. Il s'agit de mon fils, inutile de le faire attendre dans le couloir. » Répondit-elle avec une voix aussi douce que glaciale.
Le page disparut un instant, puis enfin un bruit de pas se fit entendre dans le dos du fauteuil de Viviane. Voilà une démarche qu'elle ne se lassait pas d'entendre et qu'elle ne pouvait associer qu'à un seul visage. Celui du jeune homme qu'elle avait élevé.
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Lancelot du Lac
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#Sujet: Re: « Home sweet home. » | Viviane & LancelotMer 6 Mar - 14:40
Home sweet home
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Lancelot avait obtenu du roi un jour de pause, sans qu’il ne le demande bien sûr. Lancelot œuvrait toujours de son mieux pour servir Arthur et le royaume, c’était sa mission en tant que chevalier, d’autant plus qu’il était à la table ronde. Il n’aspirait qu’à cela, servir Arthur. Il donnait beaucoup de lui-même à la tâche d’ailleurs. Il y mettait toute son énergie, pour accomplir ses missions au mieux. Pas vraiment pour la gloire personnelle, mais pour la gloire du royaume. Il était profondément attaché à Camelot, et ses bonnes relations avec Arthur renforçaient ce sentiment qui l’habitait. Mais ce n’était pas la seule raison pour laquelle Lancelot mettait autant d’énergie dans la chevalerie, et qu’il enchaînait les quêtes. Son amour pour Guenièvre était le pire des maux. Il n’avait de cesse de penser à la reine quand il n’était pas occupé, hors, cela le rendait profondément coupable et meurtri de penser à la femme. Alors il faisait de son mieux pour garder l’esprit occupé, pour essayer, de se canaliser et de ne pas laisser ses pensées faire tout ce qu’elles voulaient de lui.
Même si au final, c’était son cœur qui parlait à ce moment-là. Il savait que ce n’était pas bien. Qu’il ne devait pas aimer la femme d’Arthur, que Guenièvre était mariée et amoureuse de son époux. Elle n’était pas accessible, et Lancelot ne voulait pas tenter de la conquérir, jamais il ne pourrait agir de la sorte envers le roi. Il était plus que son roi, il était son ami, et lui voler son épouse n’était pas dans ses plans… Surtout qu’en l’état actuel, il était loin, très loin d’imaginer que Guenièvre nourrissait les mêmes sentiments à son égard.
Quoiqu’il en soit, il n’était pour le moment nullement question de Guenièvre. Lancelot avait été récompensé par le roi d’une journée libre, et de ce fait, le chevalier avait décidé de rendre une visite à sa mère. S’il ne s’était pas annoncé au préalable, il espérait ne pas la déranger. Il savait que Viviane n’aimait pas les imprévus, mais bon, peut-être que sa visite lui ferait tout de même plaisir, il l’espérait toutefois. Il était son fils après tout, même si ce n’était pas le cas biologiquement, cela ne changeait absolument rien à la chose. Pour Lancelot, Viviane était sa mère.
Il patienta calmement qu’on annonce sa présence à Viviane, habitué à ce genre de procédures, et n’ayant rien contres celles-ci. Il suivit ensuite le page jusqu’à sa mère adoptive. Il s’inclina respectueusement, et lui adressa un sourire sincère.
« Bonjour mère. Je suis désolé de venir sans vous avoir consultée au préalable, j’espère ne pas vous déranger. »
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Viviane
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#Sujet: Re: « Home sweet home. » | Viviane & LancelotSam 15 Juin - 16:54
▬ Viviane & Lancelot ▬ Home sweet home.
La fée du lac aurait préféré probablement que son invité prévienne davantage à l'avance sa venue, mais elle n'avait pas vraiment l'intention de lui faire de remarque pour cette fois. Il fallait savoir être patiente et aimante pour garder ses faveurs. Les salutations respectueuses de Lancelot firent d'ailleurs profondément plaisir à Viviane qui fit même l'effort de sourire une fois encore en réponse à ses excuses. Elle l'avait décidément bien éduqué. Poli et attentif, son fils adoptif savait se montrer discret et à la hauteur du rang qu'elle avait fait en sorte qu'il ait. Naturellement, elle se leva et caressa sa joue de ses longs doigts fins et froids.
« Tu as bien fait de venir. Un peu de compagnie ne me fera pas de mal. Installe toi mon fils. »
D'un geste de la main, elle l'invita à s'asseoir dans un large fauteuil face au sien. La venue de Lancelot était une aubaine pour Viviane qui avait besoin de ses informations concernant Arthur et Camelot. Bien sûr Morgane était venue la voir elle aussi, mais pour des raisons encore inconnues, elle avait préféré ne pas tout lui révéler de ce qu'elle savait. Une attitude que la fée n'avait que peu apprécié. Au moins elle savait que son fils serai plus loyal et aurai moins de retenue.
« Comment vas-tu ? Les choses se passent-elles bien à Camelot ? J'espère que le roi et la reine te traitent convenablement. » Commença-t-elle.
En vérité, elle n'en doutait pas. Arthur était presque trop bienveillant envers ses chevaliers. Lancelot ne devait donc pas être maltraité, bien au contraire. En revanche, Viviane était trop intelligente et connaissait trop bien son fils pour ne pas sentir son trouble et il lui tardait d'en apprendre plus à ce sujet. Qui sait, peut-être que ce qui allait alléger le cœur de son enfant serait également utile dans son plan de conquête. Avec le temps, la fée avait appris à ne négliger aucune information. Presque tout était utilisable contre une personne, à condition de savoir s'en servir correctement. Tout était bon à prendre pour celle qui désirait si fort se débarrasser du roi Arthur et de son agaçant mentor.
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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Lancelot s’était toujours bien senti ici, sous le lac. C’était sa maison, il y avait vécu depuis toujours, ou du moins, c’était la seule maison que ses souvenirs connaissaient. Il avait tout oublié de la demeure de ses parents biologiques, en même temps, il n’était qu’un nourrisson, à peine né à cette époque. S’il savait que la dame du lac n’était pas sa vraie mère, il ignorait tout de sa véritable identité. Cela n’avait pas grande importance à vraie dire, sa vie lui convenait ainsi, et que Viviane soit sa seule famille était une évidence des plus frappantes. S’entretenir avec sa mère était toujours une bonne chose pour le chevalier, bien plus qu’une formalité.
« Tu as bien fait de venir. Un peu de compagnie ne me fera pas de mal. Installe toi mon fils. »
Lancelot ne se fit pas prier, et s’installa comme sa mère le lui intimait. En vérité, il ne savait pas vraiment ce qu’il était venu lui dire. Si son cœur était lourd de l’amour qu’il éprouvait pour la reine, il ne savait pas s’il pouvait en parler à Viviane. Elle était probablement la mieux placée pour entendre cela, mais Lancelot n’en avait jamais parlé à quiconque et il ne savait pas s’il était prêt pour cela, s’il se sentait capable de l’exprimer clairement, et à une autre personne.
« Comment vas-tu ? Les choses se passent-elles bien à Camelot ? J'espère que le roi et la reine te traitent convenablement. »
Lancelot serait bien le dernier à se plaindre du couple royal. Arthur était son meilleur ami, un presque frère pour lui et leurs rapports étaient très bons. Malgré le fait que le chevalier soit fou amoureux de la reine, ce qu’Arthur ignorait totalement, et les choses devaient rester ainsi. Quant à la reine… eh bien Lancelot n’avait que peu de rapports avec cette dernière. A chaque fois qu’il la voyait, son esprit se brouillait, son cœur battait la chamade et il n’arrivait plus à penser convenablement. Pourtant, il lui tardait toujours de la revoir, encore et encore, même si cela était plus que douloureux, il ne pouvait faire autrement que de vouloir passer du temps avec Guenièvre.
« Je vais bien, tout se passe bien pour moi mère. Le roi est un ami cher, et sincère ne vous en faîtes pas. Et je vois peu la reine, mais elle est toujours agréable. »
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Viviane
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#Sujet: Re: « Home sweet home. » | Viviane & LancelotDim 22 Mar - 14:32
▬ Viviane & Lancelot ▬ Home sweet home.
La réponse de son fils, sans aucune surprise, confirma ce que Viviane savait déjà depuis un moment. Le roi Arthur s'occupait de ses chevalier avec bonté, comme pour le reste. Trop de bonté, assurément. Tellement de bonté qu'il avait oublié de se méfier et de faire les sacrifices que tout bon roi était obligé de faire tôt ou tard. Et il avait de ce fait accepté dans son cercle privé le fils de son ennemie sans même s'en douter, trop occupé à porter son regard inquiet vers Morgane, parfaite distraction. Seul Merlin peut-être se doutait des motivations de la dame du lac, encore que ses sentiments envers elle devaient grandement influencer son jugement comme prévu. L'échiquier de la fée était donc parfaitement en place et tout se déroulait à peu près selon ses plans. Elle remarqua d'ailleurs que Lancelot avait présenté la reine comme " agréable ", un adjectif qu'elle n'attendait pas dans sa bouche, même si elle se doutait un peu de son attachement envers cette dame aux cheveux d'or. Évidemment qu'il s'était épris d'elle. Ce n'était qu'un homme après tout, même s'il avait reçu une éducation défiant toute concurrence à ses côtés, ses pulsions restaient celles d'un idiot motivé par le joujou dans son pantalon.
« Je suis forte aise de l'apprendre. Tu mérites le meilleur de cette vie et j'ose espérer que tu fais ce qu'il faut pour l'obtenir, comme je t'ai appris à le faire. » Répondit donc Viviane en sondant son fils du regard.
Chaque fois qu'il quittait son palais et y revenait, il semblait à la fée qu'il avait un peu plus changé. Parfois il lui arrivait d'oublier à quel point les gens pouvaient devenir différents et vieillir vite dans le monde extérieur, là où elle n'allait jamais. Elle-même ne vieillissant plus depuis tant de temps, était toujours un peu surprise de voir les autres prendre de l'âge si vite. Pourtant c'était ainsi, en pleine force de l'âge, que son fils lui était le plus utile. L'enfance et l'adolescence passées à le modeler comme elle voulait qu'il soit, elle était heureuse de pouvoir admirer sa création docile et instruite.
« Ainsi donc, la reine est agréable... Mais encore ? » Ajouta-t-elle avec un petit sourire de connivence. « Tu sais bien que tu ne peux rien me cacher. Je te connais trop bien pour cela. »
Et plus encore qu'il ne pouvait l'imaginer, le pauvre petit.
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Lancelot du Lac
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#Sujet: Re: « Home sweet home. » | Viviane & LancelotMar 12 Mai - 18:52
Home sweet home
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Lancelot s’y risquait peut-être un peu, à évoquer la reine. Mais il répondait en premier lieu à la question posée par sa mère. Quoiqu’il en soit, il était vrai que Guenièvre ne quittait jamais ses pensées. Pas même une seconde. Cet amour le rendait plus fort en un sens, parce qu’il serait capable de tout pour que la reine soit en sécurité, mais il le consumait également à petit feu. Il avait parfois l’impression qu’il devenait fou. Cela faisait maintenant tant d’années qu’il brûlait d’amour pour elle. Jamais aucune autre femme n’avait su éveiller cela en lui, et cela ne se produirait plus non plus. Lancelot aimait une femme qu’il ne pourrait jamais avoir, parce qu’elle appartenait déjà à son roi, et son meilleur ami. Mais ce n’est pas pour autant que son cœur saurait se détourner de sa reine. Cette dernière pourrait lui dire clairement qu’elle ne l’aimait pas, ses sentiments resteraient intacts. Parce qu’ils étaient bien trop puissants pour qu’ils puissent disparaître.
« Je suis forte aise de l'apprendre. Tu mérites le meilleur de cette vie et j'ose espérer que tu fais ce qu'il faut pour l'obtenir, comme je t'ai appris à le faire. »
Le chevalier écoutait sa mère d’adoption sans penser à la contredire. Il n’y avait pas de raison qu’il le fasse. Il faisait effectivement ce qu’il fallait pour être toujours au sommet. Mais ce n’était parfois pas suffisant. Comme pour trouver le Graal. La Sainte Relique restait encore à ce jour bien gardée, il ne savait trop où, et l’amener au roi serait pour une lui une fierté sans égale. Et cela le déculpabiliserait peut-être un peu, pour oser aimer son épouse en secret. Lancelot n’avait jamais eu un geste, ou une parole équivoque envers la souveraine (pour le moment), mais c’était déjà une trahison d’aimer cette femme, il le savait, mais il n’y pouvait rien.
« Ainsi donc, la reine est agréable... Mais encore ? Tu sais bien que tu ne peux rien me cacher. Je te connais trop bien pour cela. »
Lancelot n’était pas vraiment surpris que la fée évoque à nouveau la reine. Elle avait toujours su lire en lui avec une facilité déconcertante. Mais pour autant, cela ne rendait pas la chose plus facile. Il n’avait jamais parlé à personne de ce qu’il ressentait pour Guenièvre, et il ne comptait pas le faire. Il gardait cela bien caché, au fond de son cœur. En parler serait bien trop dangereux, évidemment, et cela rendrait sa trahison d’autant plus concrète, ce qu’il ne voulait surtout pas. Parce qu’il aimait Arthur comme son frère. Mais avec sa mère, c’était différent, il savait qu’il pouvait avoir confiance en elle.
« Il n’y a rien de plus à dire. J’avoue… l’aimer, bien plus que je ne le devrais. Je suis amoureux d’elle depuis le premier jour où je la vis, mais elle est l’épouse du roi. Et elle le restera. »
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Viviane
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#Sujet: Re: « Home sweet home. » | Viviane & LancelotMer 30 Juin - 11:54
▬ Viviane & Lancelot ▬ Home sweet home.
Ah, l'amour. Curieux sentiment humain pour lequel Viviane n'avait plus le moindre intérêt aujourd'hui. Avait-elle un jour aimé sincèrement quelqu'un ? Peut-être Merlin, au tout début. Mais elle était bien contente que l'émotion se soit dissipée rapidement car il était plus simple de manipuler quelqu'un avec de faux sentiments qu'avec des vrais. La fée du lac ne pu donc pas s'empêcher de songer que son fils, s'il pensait être amoureux, n'était en fait agité que par un désir physique et superficiel envers la reine de Camelot. Depuis la première fois qu'il la vit ? Donc sans la connaître. Voilà qui confirmait qu'il l'avait trouvée belle, plus qu'intelligente ou passionnante. Une réaction d'homme tout à fait commune au final et qui arrangeait bien ses petits plans. Un sourire énigmatique étira les lèvres de Viviane et elle passa lentement son index dessus.
« Bien sûr qu'elle le restera. Il faudrait être parfaitement folle et inconsciente pour quitter le trône de Camelot. Surtout pour une amourette. » Affirma-t-elle.
Ses paroles pouvaient sembler un peu brusques pour le pauvre cœur sensible de son fils, mais Viviane tenait à ce qu'il sache qu'elle le soutenait malgré tout. C'est pour cela qu'elle ne resta pas fixée sur cette dernière phrase.
« Cependant, tes sentiments ont le droit d'exister. Tu n'as pas à renier qui tu es et qui tu aimes. Tu devrais lui dire. C'est ton droit de ne jamais agir sur tes sentiments, mais c'est son droit aussi d'avoir toutes les informations. D'avoir le choix. Qui sait... Peut-être t'aime-t-elle aussi. Peut-être est-elle malheureuse chaque fois que tu détourne le regard pour sauver les apparences. »
Si Viviane pouvait donner l'impression d'être sincèrement inquiète pour les sentiments étouffés de son enfant, il n'en était rien. L'idée était bien plus profonde que ça. Si Guenièvre s'éprenait de Lancelot à son tour, si elle quittait Arthur, le royaume serait grandement fragilisé. Trahisons, déceptions, colères et vengeances pourraient bien participer à la chute du roi et par conséquent... à celle de Merlin. Même si elle savait qu'elle ne pouvait pas faire reposer toute sa stratégie sur les possibles sentiments de la reine, c'était un pion important sur l'échiquier.
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Lancelot n’avait pas pour habitude de parler de Guenièvre. Ou du moins, autrement que pour son rôle de reine. Ce qui était normal, il n’était pas censé l’aimer, et il se sentait assez coupable de ses sentiments. Arthur était son roi, son meilleur ami, son frère de cœur. Aimer et désirer son épouse, c’était une trahison, mais il ne pouvait pas faire autrement. Il n’arrivait pas à faire disparaître ses sentiments, ils étaient bien plus forts que sa volonté. Il n’avait jamais parlé de ses sentiments à qui que ce soit. Mais Viviane était sa mère, même adoptive, et il supposait qu’il pouvait se confier à elle sans crainte. C’était sa mère, elle n’avait aucune raison de chercher à lui nuire.
« Bien sûr qu'elle le restera. Il faudrait être parfaitement folle et inconsciente pour quitter le trône de Camelot. Surtout pour une amourette. »
Lancelot ne prenait pas ombrage de ce qu’elle lui disait, puisque c’était la vérité. Personne ne quitterait une place au pouvoir pour suivre un amour impossible. Car il était certain qu’Arthur ne laisserait pas son épouse partir sans rien faire. Mais Lancelot n’imaginait pas un tel scénario dans tous les cas. Il n’était pas aussi naïf. Et il voulait le bonheur de Guenièvre, et il la pensait heureuse avec Arthur, c’était le principal.
« Cependant, tes sentiments ont le droit d'exister. Tu n'as pas à renier qui tu es et qui tu aimes. Tu devrais lui dire. C'est ton droit de ne jamais agir sur tes sentiments, mais c'est son droit aussi d'avoir toutes les informations. D'avoir le choix. Qui sait... Peut-être t'aime-t-elle aussi. Peut-être est-elle malheureuse chaque fois que tu détourne le regard pour sauver les apparences. »
Lui dire ? Jamais. Lancelot se refusait de troubler la reine, de semer la discorde dans le ménage royal. D’autant que l’idée que Guenièvre l’aime était hautement improbable. Pourquoi l’aimerait-elle alors qu’elle avait Arthur ? D’autant qu’il avait toujours été évident que les deux époux s’aimaient. Il comprenait que Viviane tente de lui donner un quelconque espoir, mais c’était vain. Il était lucide, et conscient de la situation, et il acceptait le fait de ne jamais avoir la femme qu’il désirait. C’était un fait. Il ne serait jamais heureux en amour, mais ça n’avait pas d’importance.
« Je ne peux pas le lui dire, et je doute qu’elle partage mes sentiments. Ce n’est pas grave, je m’y suis fait. Arthur est comme un frère pour moi, c’est déjà trop d’aimer son épouse, je ne peux pas le trahir davantage en avouant la vérité à Guenièvre. Elle est heureuse avec lui, et ça me suffit. »
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